Grosse Madeleine Bedonnante

Dans ce billet de blog, je vais vous parler de mes activités physiques, donc forcément il faut que je commence par un titre auto-descriptif dévalorisant. La mauvaise image de soi n'est-elle pas un pilier essentiel du fitness moderne ?

Ce titre a surtout les initiales GMB, parce que c'est surtout mon avis sur le programme de gmb.io, qui est mon principal fournisseur d'activité physique ces jours-ci.

Avant ça je vais, comme d'habitude, poser le contexte général dans lequel ça s'inscrit. Une sorte de « dans les épisodes précédents… » sauf que contrairement à d'habitude, ces épisodes n'ont pas été diffusés ici.

Donc finalement, ce billet devient plutôt une liste comparative de mes principales activités physiques dans ma vie adulte, présentées dans un ordre narrativement logique qui est presque l'ordre de temps total que j'y ai consacré. Les exceptions seront explicitement signalées.

Je ne vais pas vous parler des cours d'EPS de ma scolarité, ils ne sont qu'un énième exemple de comment fâcher durablement une jeune avec les pratiques sportives. Je vais plutôt n'évoquer que ma vie hors des études et les activités physiques que j'ai choisies par moi-même et pour moi-même.

La marche vive

Ma principale activité physique a toujours été la marche, parce que c'est mon moyen de transport préféré, et avec la moto ce sont les seuls moyens de transports qui me plaisent pour eux-mêmes, tous les autres sont des coûts pour obtenir la présence dans le lieu de mon choix.

J'aime beaucoup l'activité elle-même, principalement parce qu'elle permet de laisser mon esprit gambader librement dans le paysage de mes pensées.

J'aime beaucoup le peu de prérequis et le peu d'obligations après, il n'y a presque que du déplacement.

J'aime beaucoup aussi la facilité d'organisation qui en est la conséquence : je peux décider sur un coup de tête d'aller dans le lieu à portée de marche que je veux, sans préparatifs, sans préavis, sans me poser la question de l'heure et du jour courants, sans regretter d'avoir laissé tel équipement dans le lieu où je ne suis pas ou ne pas avoir telle infrastructure à l'arrivée.

Bref, j'adore l'autonomie que ce moyen de transport me procure, et sa fiabilité qui fait que je peux compter sur cette autonomie.

Résultat, en 2022, qui était une mauvaise année pour la marche à cause d'une mission lointaine pendant six mois et du passage au vélo pour les trajets professionnels, j'ai enregistré presque 16 heures (je m'attendais à peu, mais pas à si peu) sur 70 trajets à pied, et presque 130 heures de marche pour le plaisir et pour entretenir mon endurance (qui m'a cruellement manquée quand le Grand Confinement l'a fait fondre). Je ne sais pas trop combien de marche j'ai oublié d'enregistrer, tant c'est une fonction naturelle que j'utilise sans réfléchir.

L'art et le martial

La deuxième activité physique, aussi bien par ordre d'importance que par ordre de temps passé, est l'autodéfense.

J'ai beaucoup de mal à en parler, aussi bien ici pour des questions de ligne éditoriale que dans le reste de ma vie pour des raisons plus obscures, que je pense être principalement la difficulté à trouver des mots satisfaisants pour l'évoquer et le malaise que j'ai envers la position sociale que peut donner les compétences martiales.

Je vais essayer de faire une exception dans cette section, en espérant ne pas le regretter à l'avenir.

L'esprit des cours

Ce que j'ai beaucoup aimé dans ces cours, c'est précisément l'objectif unique, permanent, et pragmatique de l'autodéfense.

Administrativement, il s'agissait de cours d'un art martial, parce qu'il faut bien tomber dans une case, mais l'art martial en question — que je ne vais même pas me donner la peine de nommer — n'était qu'un moyen vers un but, et en fait surtout une méthode pour atteindre de but.

Donc je trouve qu'il serait injuste de dire que c'était un cours de tel art martial, de la même façon qu'il serait injuste de parler d'un cours de Bréal ou d'un cours de MéthodiX au lieu d'un cours de math, quand bien même ce cours s'appuierait sur un Bréal ou un MéthodiX.

De la même façon, il m'arrive parfois d'appeler le prof de ce cours « mon sensei », alors qu'il serait probablement horrifié d'être désigné ainsi, mais c'est parce que je le fais sans aucune trace de la japanophilie martiale qu'il exècre. Dans la conversation courante et dans ce billet, j'utilise le mot « sensei » comme un raccourci pour « prof d'art martial qui a non seulement formé ma pratique technique mais aussi ma philosophie d'application des techniques martiales en question ».

L'autodéfense est cependant une pratique plutôt lacunaire d'un art martial, parce que les conditions mêmes de l'autodéfense anéantissent la pertinence de beaucoup de techniques. Pour être utile dans un cadre d'autodéfense, une technique doit pouvoir être réalisée à froid, dans des vêtements peu propices au sport, sur un sol peu confortable et plein d'obstacles (de la crotte de chien sur laquelle on glisse au tesson de bouteille sur lequel on tombe), avec un éclairage pas forcément terrible, dans des conditions mentales dégradées, sur quelqu'un qui n'est pas coopératif, qui n'est pas forcément dans un état physiologique normal, qui n'est pas forcément seul, et qu'il ne faut pas trop abîmer pour limiter les désagréments judiciairo-policiers ensuite.

J'ai beaucoup aimé que les cours n'ont presque jamais perdu de vue de cadre d'application, et marquaient clairement les exceptions. Je suis encore très impressionnée par l'équilibre qui a su être maintenu pour garder ce cadre sérieux et déprimant tout en maintenant une ambiance sympathique et agréable. Et encore plus depuis que je vois le contraste avec les discussions entre motards sur les accidents.

J'ai aussi beaucoup aimé que ce soit le seul objectif du cours ; il y avait à chaque nouvelle année scolaire un lot de disclaimers sur le fait qu'on n'est pas ici pour faire du sport (même si ça reste par nécessité une activité physique), ou pour s'entraîner à la bagarre, ou pour être en compétition les uns avec les autres. J'ai vu moult condisciples à qui ça manquait, et aller voir ailleurs en complément ou en remplacement, mais c'était exactement ce que je voulais en excluant des choses qui me déplaisent.

D'ailleurs en passant, si quelqu'un a une adresse de cours dans cet esprit, j'aimerais beaucoup reprendre.

Les bénéfices

Si j'y suis allée dans l'objectif unique d'apprendre l'autodéfense, j'en ai bien tiré quelques bénéfices secondaires forts à mon goût.

Le premier est l'impression de pouvoir me défendre. Il y a peut-être des vrais morceaux de Dunning-Kruger là-dedans, mais tant que je n'ai pas l'occasion de mettre en pratique ce que j'ai appris (et ça ne me dérangerait pas que ça n'arrive jamais), je peux être confiante dans ma capacité à le faire, et ça augmente sérieusement ma sérénité dans tout un tas de situations.

À tel point que seulement cette sérénité et l'activité physique dans une bonne ambiance suffisent à mes yeux pour justifier l'investissement financier et temporel dans ces cours.

Le deuxième bénéfice est le transfert d'apprentissage entre les gestes martiaux et la vie de tous les jours. C'est très subtil, parce que je le fais généralement sans m'en rendre compte.

Je me souviens encore du premier exemple que j'ai découvert (et que j'ai déjà raconté dans Body by You) : il y avait sur mon lieu de travail une porte un peu dure à ouvrir, je sentais qu'elle me demandait plus d'effort physique que les autres portes mais ça ne me semblait pas anormal. J'ai entendu des plaintes venant de collègues mieux pourvus que moi par la nature, et qui pourtant n'arrivaient pas à l'ouvrir ; et au début j'ai même cru qu'ils parlaient d'une autre porte que je n'avais pas encore rencontrée. Et finalement après plusieurs observations j'ai fini par comprendre qu'ils tiraient cette porte par la seule force d'un seul de leur bras, parfois avec un deuxième, alors que j'utilisais mes bras pour coupler la poignée avec mon buste et je tirais avec les muscles des cuisses, en tournant les hanches.

Je n'ai aucune idée de comment j'ouvrais les portes avant de prendre les cours d'autodéfense, si ça se trouve je faisais déjà instinctivement comme ça, mais je ne sais pas trop d'où je l'aurais sorti. Il est de fait que l'utilisation des hanches aussi souvent que possible est une des bases de ce que j'ai appris dans ces cours.

Un autre exemple, où je suis sûre qu'il y a eu transfert d'apprentissage, est pour se retourner en commençant couchée sur le dos. Dans la vie de tous les jours c'est surtout dans mon lit, et je suis à peu près sûre qu'avant je faisais comme en partant de toutes les autre positions initiales, c'est-à-dire se tortiller en essayant de bénéficier d'un moment d'inertie.

Quand on est allongé sur le dos, on peut utiliser la jambe opposée à la direction de rotation en posant le pied près des fesses et en poussant dessus, ce qui permet un mouvement beaucoup plus puissant et contrôlé. Et ça aussi, c'est allongée sur un tatami que je l'ai appris.

Je suis donc persuadée que cet enseignement martial, malgré les limitations du cadre prévu, m'a donné des clés de fonctionnement de mon corps dont je bénéficie plusieurs fois par jours, généralement sans m'en rendre compte.

Body by You

Je fais un détour par la quatrième activité physique en termes d'importance et de temps passé, parce qu'elle est chronologiquement avant la troisième et elle a posé des bases importantes.

Il s'agit des exercices à faire chez soi décrits dans le livre Body by You de Mark Lauren et Joshua Clark, et dont j'ai longuement parlé dans mon billet de même titre.

En résumé, il s'agit d'exercices en force (strength training) en n'utilisant que le poids du corps, organisés dans cinq séries de difficulté croissante, avec la progression basée sur le fait que dès qu'on arrive à faire correctement toutes les répétitions d'un exercice, c'est qu'il est trop facile et qu'il faut passer au suivant. Les séries sont construites pour couvrir tous les principaux groupes musculaires.

Je ne remercierai jamais assez Balise d'avoir partagé ses impressions sur ce livre au point de me donner envie d'essayer.

L'apport le plus important de ce livre est qu'il m'a réconciliée avec les exercices physiques à faire chez soi, en anéantissant toutes mes réserves envers ce type d'activité.

D'abord, je n'imaginais pas que j'allais tenir une telle série d'exercices dans la durée. Il y a des histoires d'endorphines produites par le sport, ça n'a jamais pour moi : j'ai toujours trouvé le sport chiant et désagréable, et chaque session est une lutte perpétuelle contre la flemme et l'envie d'aller faire quelque chose d'agréable à la place. Je pensais que je finirais tôt ou tard par renoncer, et qu'à partir de là les renoncements seraient de plus en plus faciles, jusqu'à abandonner complètement. Ce n'est pas le cas, ou du moins pas encore.

Ensuite, il démontre qu'il n'y a pas besoin de tonnes d'équipement ou d'investissement temporel énorme. C'est l'avantage de choisir un programme auprès de gens qui n'ont qu'un programme à vendre, contrairement aux gens qui vendent en même temps des équipements ou de l'espace publicitaire, et dont le conflit d'intérêt n'est pas toujours caché.

Enfin, il a su s'adresser à mon intelligence aussi bien qu'à mon corps.

La plupart des programmes d'exercices que je trouve sur internet ne sont pas plus justifiés que par un « je fais ça et ça me va », ou à la limite « tel athlète fait ça et ça lui va » ; alors que j'ai besoin de savoir pourquoi je fais un truc avant de le faire.

D'un autre côté, je n'ai aucune envie de prendre le temps d'apprendre à concevoir des programmes d'exercices, c'est un investissement en temps et en énergie beaucoup trop grand pour les bénéfices que j'en espère.

Body by You a trouvé un équilibre qui me convient, en expliquant suffisamment les tenants et les aboutissants et avec une structure suffisamment limpide pour que je puisse en voir la logique. Je n'ai pas le niveau pour critiquer ou améliorer la conception du programme, mais je peux voir la cohérence de l'ensemble, et il m'inspire suffisamment de confiance dans la qualité de la conception et dans l'adéquation entre les moyens et les buts affichés.

GMB

On arrive (enfin) au cœur de cet article, l'activité physique qui a succédé dans ma vie à Body by You, au point d'atteindre la troisième place en importance et en temps passé.

La succession

Les billets de critique à long terme, une fois passé l'enthousiasme de la nouveauté, sont ceux qui m'intéressent le plus malgré leur rareté (c'est pour ça que j'en produis moi-même). En particulier pour ce genre d'activité, comme pour les emplois, la meilleure question avant de commencer c'est « qu'est-ce qui fait arrêter les gens ? » Je m'en voudrais de ne pas y répondre dans mon cas.

J'ai beaucoup aimé Body by You, et je continue de penser qu'il est le meilleur (sur moi) pour atteindre les buts affichés, à savoir dépenser des calories et gagner en force physique. Il n'a été remplacé que parce que je suis tombée sur un programme qui me donne l'impression d'avoir les mêmes qualités et avec des buts encore plus à mon goût.

J'ai découvert gmb.io grâce à un commentaire de Balise, que je ne remercierai décidément jamais assez. J'étais satisfaite du travail en force de Body by You, et je me disais qu'il me faudrait quelque chose en plus pour travailler aussi la souplesse, ce qui est proposé par le programme "Mobility" de GMB. J'en ai profité pour regarder le reste du site.

Ma première impression envers GMB a été la méfiance, parce que tout leur discours fait sonner mon alarme à arnaque sur les modes « trop beau pour être vrai » et « trop proche d'être parfaitement ce que je veux, au point d'avoir une odeur d'effet Barnum ».

Et deux ans plus tard, ces alarmes se sont toujours pas tues, je continue d'être surprise par la proximité philosophique entre GMB, les cours d'autodéfense que j'ai suivis, et moi. Par contraste avec l'écrasante majorité de ma vie où je suis très atypique et où je suis rarement satisfaite sans dépenser beaucoup d'énergie en détournements créatifs.

D'un autre côté, c'est peut-être vraiment une arnaque et je ne me serais pas encore rendu compte après avoir dépensé 488 $ dans 7 programmes (dont 3 que je n'ai même pas encore commencés, on dirait une pile-à-lire), et je continue de me faire tondre joyeusement.

La philosophie

Body by You propose surtout de brûler des calories en augmentant sa force musculaire, et le bénéfice transférable se limite à faire les mêmes mouvements que d'habitude avec des muscles plus puissants. L'exemple de la porte illustre bien l'idée héritée de mon sensei qu'on gagne beaucoup plus d'efficacité à bien utiliser ses muscles qu'en augmentant leur puissance.

À l'inverse, GMB part du concept d'autonomie physique, qui est en gros pouvoir faire ce qu'on veut faire dans la vie de tous les jours sans être limité par son corps. Ils découpent ce concept en trois axes : la force musculaire (avec le même argumentaire que Body by You), la souplesse (c'est aussi triste d'être limité par une articulation que par une faiblesse musculaire), et la coordination.

À partir de là ils proposent des exercices pour développer et entretenir cette autonomie, de façon homogène ou en privilégiant un axe particulier, et de façon à servir d'entrainement physique principal ou de complément à une activité préférée.

Le parallèle avec mes cours d'autodéfense est assez clair : contrairement à tous les autres programmes que j'ai vus, les programmes de GMB ne sont pas une fin en soi, ce n'est pas du fitness pour du fitness, c'est juste un moyen. Ils donnent un objectif clair et désirable pour faire passer tous les désagréments de l'entrainement.

Je suis récemment tombée sur leur article intitulé si tu ne peux pas le faire en jean's, tu ne peux pas le faire, qui me semble bien en remettre une couche, je n'ai fait qu'acquiescer tout au long de sa lecture.

Un autre article qui m'a marquée est leur approche du Kip-Up, sur lequel je suis tombée à un moment où j'avais envie de voir si je serais capable de m'entrainer à faire ça. J'aime beaucoup le fait qu'ils prévoient dans le programme un entrainement sur comment faire pour rater sans se faire mal. J'avais déjà vu ça sur la position du corbeau, ça aide beaucoup à me convaincre que leurs programmes sont construits avec soin, rigueur, et sérieux.

De façon plus générale, au-delà de se préparer à rater les premiers essais, j'aime beaucoup l'idée de forger des compétences physiques largement applicable, avec la section Play de leur système « 5P » dans laquelle sont encouragés l'exploration et les variations autour de mouvements supposés connus. Je crois que c'est le mieux représenté par le petit diagramme début de la présentation du programme Sequences.

En résumé, GMB me donne l'impression de concevoir des programmes qui sont bien pensés et aussi transférables que possible, et ça c'est une logique qui m'attire beaucoup plus qu'une checklist de groupe de muscles à faire bosser.

Le verdict positif

Me voici donc après deux ans (discontinus pour raisons médicales) de programmes GMB, et en bref je trouve qu'ils ont bien tenu leurs promesses.

Comme pour l'art martial, la transférabilité est généralement inconsciente, donc il y a une certaine dose de foi dans cette impression ; mais comme pour l'histoire de la porte, j'ai clairement constaté quelques transferts.

Le transfert le plus flagrant vient du programme Elements. J'y ai travaillé sur diverses façons de se déplacer à quatre pattes et les transitions entre ces façons, ce qui m'a appris l'équilibre dynamique sur un pied et une main. Et depuis des mois, à chaque fois que je veux me déplacer avec une ou deux mains par terre, c'est du GMB qui sort.

Ces jours-ci, un peu plus d'une fois sur deux quand je me lève d'une chaise, j'ai aussi le feeling GMB, même si je n'arrive pas encore à cerner précisément pourquoi. J'imagine que se lever avec le poids inégalement réparti sur les jambes rappelle des fins de flexions exotiques.

Je reconnais que ça fait un peu léger comme liste de bénéfices, mais ça suffit à me donner la foi.

Je me souviens aussi du moment où j'ai compris qu'une suite d'exercices était en train de me faire progresser lentement et presque sournoisement vers l'équilibre sur les mains, et j́'étais toute surprise d'être déjà capable de faire tenir tout mon poids sur mes pauvres poignets.

J'ai récemment commencé leur nouveau programme Sequences, et une partie de ma motivation a été la liste de mouvements vers lesquels ils prétendent me faire arriver (dont le Kip-Up), et qui m'ont l'air tous beaucoup trop acrobatiques pour moi. On verra bien si j'y arrive…

Au quotidien, le niveau de directivité de leurs vidéos est juste à mon goût. J'aime beaucoup la façon dont ils présentent les différents ajustements possibles à chaque exercice suivant le niveau que l'on a au moment de l'exécution ; je suis assez confiante sur l'étendue de niveaux auxquels ils s'adressent.

À chaque fin d'échauffement, ils demandent si on se sent d'attaque pour la session. J'ai presque toujours répondu par l'affirmative, parce que je suis assez à l'écoute de mon corps pour ne pas commencer si je ne suis pas en état. J'ai essayé l'alternative pour la première fois récemment, et je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt, parce que ça m'a donné une session très allégée, qui permet de faire un peu plus que rien du tout.

Par rapport à Body by You, je trouve que la progression est bien plus fluide, les descriptions des mouvements plus précises, et j'aime beaucoup que l'échauffement fasse partie du programme. Je n'ai eu aucun problème de nausées, mais je ne sais pas si c'est grâce à cet échauffement ou si c'est juste parce que je n'ai pas spécialement visé le travail en force, et je me retrouve à déployer beaucoup moins de puissance dans les programmes GMB.

Les limites

J'ai quand même relevé quelques points négatifs dans mon expérience des programmes GMB.

Le plus gros est que ça reste des exercices à distance, et je ne suis jamais sûre de faire correctement tous les mouvements. Ils sont disponibles par e-mail pour apporter des précisions, mais ça ne suffit pas toujours. Je n'ai pas essayé de leur envoyer une photo ou une courte vidéo pour voir comment ils réagiraient (je sais que la critique de vidéos fait partie de leur abonnement que je n'ai pas payé).

J'ai été un peu négativement surprise de ne pas toujours retrouver leurs mouvements ailleurs sur internet. Je ne sais pas dans quelle mesure ils inventent des trucs et fabriquent des noms avec, mais quand j'ai rencontré des difficultés à comprendre un mouvement avec leur vidéo, je n'avais que l'option de leur envoyer un e-mail. D'un autre côté, quand j'étais sur le swipe j'ai été surprise de trouver que je faisais un power move sans le savoir, donc j'ai peut-être juste eu de la malchance en tombant les noms non-googlables.

J'ai trouvé que leurs programmes avancent beaucoup plus vite que mes capacités physiques, et dans les fins de programme j'ai souvent substitué des mouvements par des équivalents plus simples vus plus tôt. J'ai supposé que c'est voulu, pour qu'il y ait des bénéfices à refaire un programme et pour s'adresser à un public plus large.

D'un autre côté, j'ai été un peu déçue par mon deuxième passage dans leur programme le plus simple (Elements), même après une pause les premières sessions étaient beaucoup trop simples pour moi et je n'ai pas réussi à inventer de substitution plus difficile.

J'ai aussi été embêtée par la difficulté des programmes en dehors d'Elements et Mobility, j'ai trouvé leurs débuts plus difficiles que la fin Elements. Je me suis retrouvée à un niveau un peu inconfortable où aucun de leur programme ne semblait convenir. Sequences a l'air parti pour répondre à ce problème mais j'ai un peu de mal à juger pour l'instant.

J'ai aussi rencontré des petits problèmes d'espace au sol, les logements en région parisienne étant ce qu'ils sont. Encore une fois, Elements et Mobility sont particuliers, ils se font bien dans un couloir en débordant occasionnellement dans une pièce adjacente, et du coup j'étais en confiance et d'autant plus déçue dans les autres programmes. Et pourtant j'étais prévenue, mais dans le feu de l'action j'ai oublié… J'arrive plus ou moins à improviser des variantes, mais je ne suis pas sûre de bénéficier autant de l'exercice.

Enfin je dois reconnaître que une certaine insatisfaction entre les objectifs annoncés et les résultats. Je suis complètement à fond dans leur idée d'autonomie physique, mais je n'ai à mettre en face de cet idéal qu'une foi basée sur des impressions d'avoir transféré un apprentissage… J'aurais beaucoup aimé voir quelques bénéfices clairs à tout le temps que j'ai passé sur ces programmes, comme des choses que je n'arrivais pas à faire avant, des choses que j'arriverais à faire beaucoup plus facilement maintenant, ou une évolution physique assez flagrante pour être relevée par mon entourage.

Cela dit, cette critique s'étend à toutes les autres activités physiques dont j'ai parlé ici, à côté de la marche pour entretenir une endurance dont je ne me sers jamais, et d'un art martial dont je n'ai encore jamais eu besoin et donc dont le bénéfice relève aussi d'un acte de foi.

Est-ce qu'il n'y aurait pas des choses plus épanouissantes ou agréables à faire avec les 9 heures par semaine que je consacre ses jours-ci aux activités physiques ?

Le vélo

J'étais sur le point de conclure ce billet en oubliant le vélo, et j'ai déjà longuement développé le sujet il y a quelques mois.

Depuis ce billet j'ai trouvé dans mes trajets pendulaires un équilibre entre beaucoup d'assistance et peu d'effort pour aller au travail sans s'épuiser, et revenir sans moteur et avec autant d'intensité que possible.

Le vélo assisté a remplacé une immense majorité de mes déplacements en transports en commun. Je peux presque aller d'une extrémité à l'autre de Paris et un peu plus tard faire le retour dans l'autre sens. Je ne suis pas fan du danger supplémentaire et de la perte des occasions de lecture, mais je préfère quand même ne pas avoir à gérer mon ochlophobie et être soumise à moins d'aléas.

Conclusion

Voilà un panorama en version longue des exercices physiques que je pratique.

Je me considère encore comme plutôt nerdy et amorphe ; je suis avant tout un esprit enfermé dans une prison de chair avec laquelle il faut bien composer ; et je n'arrive même pas à utiliser le mot « sport » pour désigner les activités physiques que je pratique.

Pourtant il semblerait que ces pratiques me mettent à un niveau qui est loin d'être ridicule pour une occidentale sédentaire, et parfois je me demande s'il y a tant de distance que ça entre « une personne plutôt sportive » et moi (et ensuite je me souviens de l'axiome fondamental de l'univers).

J'ai beau essayer d'internaliser une certaine foi dans les bénéfices de ces pratiques pour justifier le temps que j'y passe, une part non-négligeable de ma motivation reste l'attitude lamentable du corps médical envers ceux qui ne pratiquent pas d'activité physique régulière ou qui ont un BMI supérieur à un seuil aussi idiot que la mesure elle-même.

Bref, j'ai fait de mon mieux tout au long de ce billet pour garder l'attitude positive et merveilleuse que notre société semble avoir envers le sport, mais à un moment il faut quand même regarder la réalité en face. Et quel meilleur moment pour le faire que dans la conclusion d'un billet interminable que personne ne va lire ?

Au-delà des circonstances sur lesquelles je n'ai aucun contrôle, je trouve que GMB fait d'excellents programmes qui sont beaucoup plus à mon goût que la grande majorité de ce que j'ai pu voir sur internet. Je garde la marche et le vélo pour travailler la cardio, et j'y ajoute GMB pour la force, la souplesse, l'équilibre, et l'utilisation de mon corps comme outil de base pour agir sur le monde physique.

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  • Publié le 31 mars 2023 à 19h18
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