Amazfit Bip S Lite

Dans ce billet, je vais vous parler du nouveau jouet qui hante mon poignet : la montre Amazfit Bip S Lite, qui semble déjà trop ancienne pour avoir une page officielle, mais dont voici la photo ci-dessous.

Photo de la montre à mon poignet

Comme d'habitude, le texte de ce weblog est rédigé sans aucune d'outil prétentieusement appelé « intelligence artificielle », et sans aucun lien commercial avec les différentes entités évoquées, en dehors évidemment de l'achat desdits objets avec mes propres deniers. Je ne me laisse pas si facilement trainer dans le XXIᵉ siècle !

Dans les épisodes précédents

Pour ceux qui n'ont pas suivi l'historique (et que ça intéresse, sinon passez directement à la section suivante), il y a un turnover assez peu satisfaisant sur mon électronique de poignet.

J'ai commencé par une Pebble Time Round qui me plaisait énormément, au point d'en acheter une deuxième unité, mais Pebble a mis la clé sous la porte, et ces deux unités ont expiré après un peu plus de deux ans de bons et loyaux service chacune.

Pebble a placé la barre tellement haut, que la suite n'a été qu'un enchaînement de déceptions.

D'abord Garmin Vívomove Style, dont je salue le côté fitness et son endurance : même si mon utilisation est occasionnelle, c'est le seul jouet de poignet qui fonctionne encore plus de trois ans après sa mise en service. Et c'est à peu près tout ce que j'arrive à en dire de complètement positif : sur toutes les fonctionnalités qui comptent à mes yeux, il y avait une ombre au tableau qui suffisait à ruiner mon expérience.

Je suis ensuite passée à une Fossil Hybrid HR, qui s'est révélé être un net progrès par rapport à la montre de Garmin, simplement évitant leurs bourdes. J'ai découvert que je vis assez bien sans suivi de fitness, donc la régression sur ce point ne me touche pas tellement (d'autant plus que je mets la Garmin sur l'autre poignet quand il me faut du suivi).

Et puis un peu après son deuxième anniversaire, cette montre a commencé son agonie pendant ma première expérience de via ferrata, avoir montré des signes de faiblesse pendant plusieurs mois. Après quelques semaines de caprices croissants à chaque chargement, je n'ai finalement plus réussi à faire entrer de l'énergie dans sa batterie, et c'était la fin.

À la recherche d'un nouveau jouet

Même si ma montre Fossil était loin d'être aussi satisfaisante que mes Pebble, j'ai hésité à en racheter une, parce que les alternatives à mon goût ne sont pas légion.

Ma principale motivation pour chercher plus intensément était le manque de durabilité. J'en ai marre de changer d'appeil tous les deux ans, je voudrais quelque chose d'un peu plus BIFL. D'un autre côté, je ne me rends pas bien compte si Fossil a vraiment un problème de durabilité, ou si je me suis juste laissée influencer par la modération toxique du subreddit correspondant.

La recommandation de l'Amazift Bip S Lite dont il est question ici vient du subreddit Pebble, dont l'activité ma agréablement surprise, et où j'ai naïvement posé la question

Le gros avantage de la Bip S Lite par rapport à toutes les possibilités que j'ai envisagées chez Fossil ou Garmin, c'est son prix, 40 €. Donc mon achat a plus été « pour voir » qu'un investissement mûrement réfléchi.

Et j'en suis assez contente pour avoir arrêté de chercher, ce qui est plus que j'en attendais. Je suis loin d'être aussi enthousiaste qu'envers mes Pebble, mais c'est un compromis tout à fait compétitif avec ma Fossil, et nettement au-dessus de ma Garmin.

Bilan après six mois

Comme d'habitude, je publie mon avis après plusieurs mois d'utilisation, histoire de se faire une idée de ses avantages et de ses inconvénients une fois intégrée à mon quotidien.

Une des choses que j'aimais beaucoup dans mes Pebbles et qui me manquait avec Fossil et Garmin, c'est le contrôle sur mes données personnelles. J'ai vu passer GadgetBridge pendant mon utilisation de ma montre Fossil, mais je n'avais jamais essayé, en partie par flemme et en partie à cause de la régression des fonctionnalités. Pour cette montre je n'ai utilisé l'application officielle que pendant quelques minutes, pour établir les clés de chiffrement, et toute mon utilisation réelle s'est faite avec GagetBirdge.

Ma liste de critères n'a pas beaucoup changé que je l'ai établie en août 2018 juste après l'expiration de ma première Pebble, j'ai juste fait le deuil des envois de SMS parce que ça n'a plus l'air exister et j'ai moins peur de sortir mon smartphone actuel, et j'ai enlevé le suivi de paramètres biologiques maintenant que ma curiosité sur ces paramètres a été rassasiée. En dehors de ça, je vais suivre ce plan habituel, par ordre décroissant d'importance à mes yeux.

Donner l'heure avec style

En vrai je ne suis pas si regardante sur le style, je suis toujours aussi épouvantablement mauvaise en esthétique, mais ça compte quand même un peu.

Je m'attendais à une régression sur ce point, et l'expérience me l'a confirmé : cette montre est moins jolie et plus « geek » que toutes celles que j'ai utilisées jusqu'à présent.

Je me souviens qu'un collègue avait pris ma Pebble pour une smartwatch puis s'en est excusé, en croyant que les aiguilles affichées à l'écran étaient des vraies. Mes montres Fossil et Garmin allaient encore plus loin, avec d'authentiques aiguilles.

À l'inverse, la Bip S Lite est une authentique smartwatch, rectangulaire, avec un écran ouvertement LCD. Et en plastique très cheap, en plus.

Finalement je le vis assez bien, la fonction est plus importante à mes yeux que l'apparence.

En revanche, une considération adjacente au style est l'encombrement de l'objet, et je suis toujours autant repoussée par les montres immenses. J'ai pu voir en vrai une Withing ScanWatch bleue, que je trouve esthétiquement magnifique mais beaucoup trop grande et lourde pour mon goût.

Le boitier en plastique a beau avoir l'air cheap, j'imagine qu'il participe à une légèreté fort appréciable, avec des dimensions tout à fait à mon goût.

Pour se faire une idée, j'ai trouvé une taille plus ou moins officielle de 35.3×42×11.4 mm, et un poids de 30 g, mais j'ai du mal à voir exactement à quoi ça correspond. Ça participe plus d'une impression, liées à la forme et à l'occupation de l'espace, c'est plus compliqué que de simples mesures.

En tout cas, pour ce qui est du ressenti, cette montre est aussi bonne que les modèles passés.

Enfin, pour finir la section « donner l'heure », cette montre est le dernière modèle d'Amazfit qui utilise un écran transflexif, qui présente l'immense avantage de n'émettre aucune lumière tant que je ne lui demande pas, par opposition aux écrans AMOLED qui sont beaucoup à la mode.

Comme pour une montre hybride, dont les aiguilles donnent l'heure passivement, c'est pour moi indispensable qu'une montre se fasse oublier, et je ne veux pas qu'elle me jette de la lumière dans la figure sans demande explicite de ma part.

Autant dire que ça limite sévèrement les possibilités de montre connectée à mon goût…

Réveiller par des vibrations discrètes

Quand j'ai établi ma liste de critères c'était très haut dans ma liste, mais ça fait depuis plusieurs années que je n'en ai pas eu besoin, parce que la configuration actuelle de ma vie ne m'oblige plus à me réveiller avant la personne avec qui je partage mon lit.

Je garde ce critère très haut dans ma liste, pour le jour où ça changera, mais en attendant je n'ai pas vraiment pu l'éprouver au quotidien.

Pendant les quelques fois où je l'ai essayées, cette montre m'a donné entière satisfaction.

Il n'y a pas de fonction réveil qui s'adapte aux cycles de sommeil, mais comme je n'ai jamais encore pu vivre avec cette fonction en état de marche, ça ne me manque pas vraiment.

Avertir de l'oubli de l'ordiphone

Je n'ai pas trouvé cette fonction, à mon grand désespoir. Ce n'est pas pire que la montre Fossil que j'avais juste avant, qui ne l'a pas non plus, mais ça me manque quand même. Surtout avec mon téléphone dont l'interface bluetooth se met de temps en temps en carafe, et il peut se passer des heures de notifications ratées avant que je m'en rende compte.

Au moins, il n'y a à ce niveau pas de régression par rapport à Fossil, et les manquements de Garmin ont été évités : il n'y a pas d'instabilité manifeste de la connexion blutooth, les notifications sont accumulées en attendant le retour de la connexion, et la perte de connexion est affichée à l'écran.

Cette fonction est peut-être un peu moins critique maintenant que mon téléphone tient dans ma poche, mais le fait de l'avoir plus souvent sur moi rend plus probable le fait de l'oublier pendant les rares fois où il n'y est pas. Ça m'est déjà arrivé.

Je me demande s'il n'y aurait pas un truc à essayer sur le téléphone, pour ce que soit lui qui s'agite quand je m'éloigne.

Avertir des notifications pertinentes

C'est à ce niveau qu'une « vraie » smartwatch l'emporte largement sur les montres hybrides. J'ai un vrai écran rectangulaire pour afficher du texte, et il le fait très bien.

Il y a juste un tout petit défaut, contre lequel je peste assez souvent. J'ai choisi de « verrouiller » l'écran tactile, c'est-à-dire que la montre n'est pas censée réagir par l'écran tactile tant que je ne l'active pas (ainsi que le rétro-éclairage) en appuyant sur le bouton, pour éviter les interactions inopinées. Le problème c'est qu'il n'est pas si désactivé que ça, parce que j'ai un avertissement sur tout l'écran qui me dit que l'écran tactile est verrouillé, et qui cache tout ce qu'il peut y avoir en dessous.

Je rencontre donc souvent le scénario où je reçois une notification, j'en suis informée par une vibration de la montre, j'essaye de mettre l'écran en vue, ce faisant j'interagis inopinément avec l'écran tactile, et je ne peux pas voir ma notification.

L'alternative, c'est ne pas verrouiller l'écran, et avoir l'interaction inopinée qui fait des trucs indéterminés, ce n'est pas tellement mieux…

En dehors de ce détail mineur, ça marche très bien.

Présenter un résumé des notifications

Là aussi, ce n'est pas une surprise pour une « vraie » smartwatch, j'avais ajouté ce critère alors que j'étais plutôt portée sur les montres hybrides.

D'un autre côté, Garmin a démontré que même avec un écran qui fait tout le cadran on peut se vautrer sur ce point, donc le bon point d'Amazfit n'est pas démérité.

Avoir une interface à mon goût

Je vais peut-être remonter la priorité de ce critère, qui n'est apparu qu'en réaction à Garmin et la révolution que m'inspirent les écrans tactiles.

Bon, le Bip S Lite est aussi basé sur un écran tactile, et c'est une régression par rapport à Fossil, mais cette montre est suffisamment humble pour ne pas trop en demander à un écran tactile : il n'y a que des défilements et quelques gros boutons, et j'ai pu m'en sortir sans aucun misclick ou autre mauvaise interprétation de mes intentions.

Préserver la vie privée et l'hackabilité

C'est un nouveau critère, et c'est largement psychologique, mais l'impression de contrôle sur l'électronique qui m'entoure est très importante pour moi, même si c'est juste une impression.

J'aime beaucoup le principe de GadgetBridge, et je crois que je suis prête à lui pardonner beaucoup de rugosité d'interface et de fonctionnalités manquantes juste pour son côté open-source et communautaire.

Ces jours-ci j'ai moins de tentation de hackabilité au niveau de l'appareil lui-même qu'à l'époque de mes Pebble, je ne sais pas trop si c'est la vieillesse ou la résignation.

La PineTime m'avait l'air très tentante pour ce côté, mais j'ai peur que l'écran soit insupportable comme les AMOLED modernes.

Tenir longtemps sur batterie

Ce n'est pas un critère tellement pertinent pour moi, mais beaucoup de monde sur le subreddit Pebble a l'air d'y accorder pas mal d'importance. J'enlève toujours ma montre avant d'aller sous la douche, et si cette occasion quotidienne de chargement suffit, ça me va.

Je crois me souvenir que mes Pebbles n'avaient pas une autonomie si impressionnante, je crois dans les trois ou quatre jours, mais c'est parce que les Pebble Time Round sont les plus petites, y compris en batterie, ce qui se voit sur la charge en un bon quart d'heure.

Ma montre Fossil tenait plus d'une dizaine de jours au début, et encore environ une semaine sur la fin. Par contraste, la Garmin, que j'utilise ces jours-ci au plus une heure par jour, doit être rechargé tous les cinq ou six jours.

La Bip S Lite est effectivement impressionnante à ce niveau : elle tient plus d'un mois, et je ne l'ai à ce jour rechargée que cinq fois (le 31 août, le 2 octobre, le 6 novembre, le 8 décembre, et le 11 janvier).

Verdict

En résumé, il s'agit donc une smartwatch basique, vendue comme du bas de gamme, mais qui du coup n'essaye pas de faire plus que ce que je veux.

Ça fait depuis la fin de Pebble que je me demande si mon poignet ne serait pas mieux avec une montre stupide, voire complètement mécanique.

Aujourd'hui, la seule chose qui me fait préférer de l'électronique à mon poignet est la peur de rater une notification. C'est vraiment un pager dont j'ai besoin plus que d'une montre, et si je trouvais un moyen de ne rater aucune notification de mon téléphone de poche sans qu'il fasse de bruit, je crois que je reviendrais au quartz.

En attendant, j'enchaine les pis-aller, et cette montre s'en tire plutôt bien pour un pis-aller. J'en tire à peu près autant de satisfaction que de ma Fossil Hybrid HR pour un cinquième du prix, et nettement plus de satisfaction que de ma Garmin Vívomove Style. Si la durabilité est autant au rendez-vous que les commentaires du subreddit Pebble laissent penser, je risque de la garder longtemps et d'en être encore plus satisfaite.

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  • Publié le 27 janvier 2024 à 23h02
  • État de la bête : désabusée de la tech'
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