SAN : 0
Note pour ceux à qui le titre ne parlerait pas (comment ça, tout le monde !?) : dans le jeu de rôle l'appel de Cthulu, qui se passe dans l'univers d'horreur de H.P. Lovecraft, SAN est l'abréviation de (point de) santé mentale. De la même façon que l'intégrité physique est mesurée par les points de vie, dont la perte conduit à la mort, l'intégrité de l'esprit est mesurée par ces points, dont la perte conduit à la folie. Une interprétation de ce titre pourrait donc être : « Basculement dans la folie pour avoir été témoin de trop d'horreurs surnaturelles et non-euclidiennes ».
Il m'est plusieurs fois arrivé de comparer ce que je vivais en interagissant avec Microsoft Word (en l'occurrence, la version dite « 2007 ») et l'interaction avec les horreurs de H.P. Lovecraft. Je crains que ça n'ait été pris pour un simple trait d'humour, alors qu'il y a un vrai message que je voulais faire passer.
Je me souviens il n'y a pas si longtemps, par exemple dans Code et qualité ou dans L'espoir appelle la déception, j'insistais énormément sur la qualité comme si c'était le critère ultime. Quelle naïveté.
Qu'on soit clairs, j'ai horreur de manipuler du code de merde, j'en ai des hauts-le-cœur comme si je touillais littéralement de la merde. Mais je peux le faire. Ce n'est simplement pas à mon goût.
Alors que Word, non, je ne peux pas. C'est juste pas possible. Je n'ai pas le cerveau câblé comme il faut pour faire ça. Ce n'est pas une question de goût, mais une question de possibilité technique.
Évidemment, j'arrive à tapoter du texte, ce n'est pas ça le problème. J'arrive même à faire un petit peu de mise en forme. Mais ça reste à des années-lumière ce qui est attendu de moi. Ça reste une tentative maladroite de séduire un outil, au lieu de l'assimilation dont j'ai l'habitude.
Un parallèle intéressant est le dessin, parce qu'il me semble que c'est le même problème sous-jacent, au moins en partie. J'ai appelé ainsi ma rubrique dessins pour mettre l'accent sur le fait que ce sont des images qui représentent ma production artistique graphique, mais il est évident qu'il s'agit en réalité d'image de synthèse. Et c'est même pire que ça, c'est de l'image de synthèse procédurale, c'est-à-dire que concrètement j'écris un programme qui construit une scène qui est ensuite convertie en image. Je suis complètement incapable d'interagir avec un crayon et du papier, ou même avec un modeleur 3D. Je ne sais interagir qu'à un niveau conceptuel, ce qui m'enferme dans ma technique particulière.
C'est pour ça que même si je tape sur Word ça n'a rien à avoir avec de l'antimicrosoftisme primaire, ou même avec une quelconque idéologie sur la propriété intellectuelle et les licences. J'ai exactement le même problème avec LibreOffice Writer. Je suis profondément incompatible avec le WYSIWYG.
Et ça n'a rien à voir non plus avec un mépris de la documentation, ou même envers la rédaction de documents d'intérêt moins évident, car je m'en chargerais volontiers en AsciiDoc, en Markdown, en TeX ou un de ses dérivés, ou même en HTML+CSS, ou n'importe quel format dérivé de ceux-ci comme PostScript ou PDF.
Au début je pensais sincèrement pouvoir « mettre de l'eau dans mon vin » (de toute façon je n'aime pas le vin). Exactement comme vis-à-vis de code merdique. Comme si c'était juste pénible. Serrer les dents et se dire que ce n'est qu'un mauvais moment à passer.
Alors j'ai pensé pouvoir contourner le problème, à base d'AsciiDoc ou de
pandoc
pour générer un fichier ODT wordable, mais
l'incorporation des styles officiels s'est révélée beaucoup plus agonisante
que chez Bapt à cause de « styles personnalisés » et
d'incohérences internes au fichier indiagnostiquables.
Jusqu'à hier soir, lorsque j'ai craqué. Après quelques heures de crise de larmes, il est devenu que c'est impossible de que ça continue comme ça.
Depuis mon premier jour, j'ai passé plus de temps devant Word que devant du code. Pour des tâches plutôt ridicules par rapport à ce que réclamait le code, mais le gouffre mental est vraiment si terrible.
Une entreprise qui ne s'intéresserait qu'à la productivité m'adjoindrait un tech writer (je ne sais pas trop comment s'appelle un tel poste en français, j'avoue que j'en suis à douter de son existence en France), qui serait rentable même avec un salaire supérieur au mien.
De la même façon qu'il serait plus rentable à une entreprise qui me demanderait de descendre mes poubelles de payer un SMICard à mi-temps pour le faire à ma place. Mais quelque chose de « supérieur » à la rentabilité, qui me semble être de l'ordre de la morale, demande à chacun de contribuer à l'entretien des biens communs.
Je n'ai pas encore remonté ces considérations à mes chefs, mais je soupçonne qu'un « quelque chose » de ce genre va débarquer, et ma demande ne sera pas prise au sérieux. Ça n'a pas vraiment de raison de mieux se passer que dans le cercle amical sur IRC…
Et devant mon obstination, je suppose que ma période d'essai va tourner court, car je vois mal mes éventuelles qualités techniques l'emporter sur ce « quelque chose ».
Et je n'ai guère d'espoir de trouver une situation professionnelle sans Word ou assimilé, en dehors de boulots pénibles comme caissière, éboueuse ou femme de ménages. Au moins cette pénibilité est du même ordre que touiller de la merde en code, je peux au moins espérer apprendre à me faire une raison. Contrairement à worder quelque texte que ce soi, du coup ce serait quand même une amélioration dans ma vie professionnelle.
À la lecture des paragraphes précédents, j'imagine qu'on va encore me traiter de pessimiste, alors qu'en réalité il s'agit ici simplement de manque d'imagination : ci-dessus est le scénario le plus positif que j'arrive à imaginer.
J'en arrive donc à mon appel au lectorat : arrivez-vous à imaginer une issue plus positive que ça à ma situation ? Me reste-t-il le moindre espoir de bonheur professionnel (qualité et absence de worderies) ?
Commentaires
1. Le jeudi 12 juillet 2012 à 14:59, par W :
Hello,
Brainstorming :
* À ma connaissance, dans Word on peut créer un document de façon très visuelle ou de façon plus logique. Chercher "mode plan". Je n'ai jamais essayé, je me sers peu de Word/Writer.
* Ces traitements de texte ont beau être généralement considérés comme user-friendly, il y a des façons de faire qui ne s'inventent pas. Et il y a un certain nombre de gens pour qui même créer un document avec un peu de mise en forme n'a rien d'évident. Ça s'apprend. Il y a des formations à tous les niveaux. Est-ce que tu en as suivi ? Si non : Ce n'est pas parce que ce logiciel ne t'es pas du tout intuitif a priori que tu ne pourrais pas apprendre. Peut-être que tu es juste dans la même situation qu'un secrétaire qu'on mettrait d'un seul coup devant un shell Unix en lui disant "RTFM". C'est vrai qu'on peut trouver étonnant qu'une personne qui a "un NAS à base de ZFS et 2 serveurs dédiés" soit mise en difficulté par une appli WYSIWYG, mais on voit bien que ça n'a pas grand chose à voir, que ça ne s'apprend pas de la même façon.
* Je ne sais pas quelle est la force de cette morale d'entreprise que tu mentionnes, mais tes chefs seraient peut-être intéressés de savoir que s'ils te dispensent de formatter ta doc, ils peuvent attendre de toi le double de travail de programmation de qualité équivalente.
2. Le jeudi 12 juillet 2012 à 19:53, par Black :
J'étais plus ou moins dans la même situation que toi : je suis arrivé on m'a donné un bouquin de 50 pages sur les RSE et on m'a dit : "vas-y fais nous une étude comparative". J'ai torché le truc, on m'a fillé deux autres dossiers. Je me suis plaint, il m'ont fillé une feuille Excel : "vas-y, fais ça en JAVA". J'ai vomi, mais ça va mieux maintenant.
Bref, être "spequeur" (celui qui fait des spec' (spécifications)) c'est pas si mal en fin de compte, plains toi !
3. Le vendredi 13 juillet 2012 à 7:12, par Natacha :
W, merci pour ta contribution, et je te présente mes excuses pour être sur le point de la démonter. Ce qui était prévisible, dans la mesure où je demande ce que je rate, sans donner de liste exhaustive de ce que je n'ai pas raté…
1. Je n'ai pas encore eu le courage d'essayer le mode plan (ou de retoucher à Word depuis le billet, mais j'ai épuisé tout ce que je peux faire d'autre), par contre d'après le grand G^HCoincoin, ça n'a pas l'air d'apporter de progrès sur mes pratiques précédentes.
2. Je doute qu'une formation résolve quoi que ce soit, pour plusieurs raisons :
2.a. La plus grosse est que je n'ai absolument aucune envie d'apprendre ça, ça me motive encore moins que la littérature allemande du XVI° siècle.
2.b. Ensuite, même si je pourrais effectivement apprendre des tours de Word comme un chien savant, ça ne va pas résoudre l'incompatibilité fondamentale entre l'outil et moi. Le parallèle avec le dessin n'est pas gratuit : ça a exactement le même goût pour moi. Tu conviendras que coder une scène d'image de synthèse vaut bien gérer un NAS en ZFS et deux dédiés, et que le papier+crayon vaut bien un WYSIWYG. J'ai essayé plusieurs fois, avec motivation, de m'en sortir avec un crayon, et ce ne furent que des échecs totaux.
2.c. J'ai horreur des programmes qui prennent des initiatives, et malheureusement les programmes de Microsoft tombent très souvent dans ce défaut. Face à un Word, je passe plus de temps à défaire les initiatives qu'il a prises spontanément à faire des choses moi-même. Je crois que c'est le point principal qui me met hors de moi, qui empêche l'assimilation, et qui ne peut exister dans un système offline.
3. Convaincre les chefs est effectivement ce qui me semblent de moins instable auquel se raccrocher. Je rechigne à appeler ça « un espoir », parce que ça ne me semble pas assez fort pour mériter cette appellation, mais c'est qualitativement de même nature.
Je ne sais moi-même pas trop définir ce quelque chose, je pense que le déduis de l'attitude passée des chefs, à présenter l'apprentissage de Word (et de Windows) comme une fatalité à laquelle je devrais me soumettre aussi rapidement que possible.
Je compte effectivement sur le différentiel d'efficacité pour appuyer mon argumentation. « Le client veut du Word », certes, mais si le client veut du PHP on ne va pas me l'imposer, on va trouver quelqu'un qui sait déjà faire ça et le fait volontiers.
La variable qui manque, c'est s'ils ont effectivement deux fois plus de travail à me proposer : autant ils ont intérêt à me faire coder deux fois plus et embaucher un tech writer, autant ils ont plus intérêt à me faire worder malgré mon inefficacité si la seule alternative est l'intercontrat pendant ce temps.
Black, merci beaucoup pour ton intervention. Mais comme dit, je n'ai rien contre « spequer », écrire de la doc', juste contre un outil particulier pour le faire. Je serais même heureuse avec un poste de tech writer en TeX ou HTML.
C'est juste qu'il y a des technologies que je suis fondamentalement incapable d'utiliser : le papier+crayon (sauf dessin technique et écriture), Word, Java, le marteau-piqueur, la batterie de percussions, probablement le F-22 Raptor, etc.
Il est objectivement peu judicieux de laisser son bénéfice dépendre de mon utilisation de telles technologies.
4. Le vendredi 13 juillet 2012 à 15:31, par W :
[Ceci n'est pas une abbréviation de "brainstorming"] :
* Les initiatives du programme dont tu parles ne sont pas l'autocorrection ou autre comportement facilement désactivable, je suppose. Si l'outil est imprévisible, peut-être faudrait-il le considérer non comme un programme, mais comme un interlocuteur humain, un petit peu con certes...
* Est-ce que ce serait une remise en question de ton identité que d'avoir la compétence qui consiste à pouvoir utiliser l'outil ?
* Je ne comprends pas le problème d'être un chien savant. Ce qui compte, c'est que tu sois capable de faire faire ce que tu veux à l'outil, pas que vous fusionniez dans la Force, n'est-ce pas ? Dans tous les cas, est-ce que ça ne t'es jamais arrivé d'apprendre avec un professeur quelque chose que tu aurais eu du mal à apprendre toute seule ?
* Je parle dans l'idée qu'utiliser l'outil te serait _moins_ pénible si tu connaissais le moyen le plus efficace d'effectuer chaque tâche qui t'es demandée, puisque dans l'article tu parlais ~"non de goût mais de possibilité technique".
* Si j'ai l'air d'ignorer ton parallèle avec le dessin, c'est que je ne t'ai pas plus vue avec un crayon qu'avec Word, donc ça ne m'apporte pas beaucoup d'information.
5. Le vendredi 13 juillet 2012 à 22:49, par Natacha :
W, je vais continuer sans storm, et plutôt sans brain non plus, tellement c'est moche la vie :
1. Effectivement, je parle plutôt de mises en formes qui sortent de nulle part, d'applications partielles de styles, de sauts de sections spontanés et autres inepties de cet acabit, qui sont démultipliées par les idées saugrenues comme vouloir insérer un schéma (metapost rendu en SVG converti en EMF) ou des équations. Il paraît cependant qu'il y a plus à désactiver que ce que j'ai trouvé. J'attends de voir sans arriver à me défaire d'un certain scepticisme.
Quant à considérer l'outil comme autre chose qu'un immondice, je me contenterai de faire remarquer que j'ai employé dans l'article le verbe « séduire » de façon non-anodine ; et de signaler que le premier brouillon contenait aussi l'expression « incompatibilité d'humeur ».
2. Non. De même que savoir dessiner ou de gagner ma vie en pilotant un F-22. Par contre me complaire dans le touillage de merde sans avoir ladite compétence le serait effectivement.
3. Le problème du chien savant est d'être incapable d'atteindre le niveau d'un humain. Caricaturalement, si j'apprends à faire un diagramme avec deux boîtes bleues et une flèche entre les deux, mais que je dois demander de l'aide le jour où il faut faire un diagramme avec une boîte bleue et une boîte verte, ça ne peut pas être décemment compté comme « avoir la compétence pour faire des diagrammes ».
Un problème secondaire, négligeable devant le précédent mais qui peut contribuer à me pousser vers le métier de caissière, c'est de savoir que je suis capable de faire fonctionnellement la même chose avec l'efficacité et le délice de l'assimilation, et de n'en être séparée que par une lubie du client.
Il me semble que je n'ai jamais appris avec un professeur en titre quelque chose que j'aurais eu du mal à apprendre seule, mais ma mémoire me joue peut-être des tours. En revanche il y a des tombereaux d'exemples de choses que j'ai apprises lors de discussions « de pair à pair » que je n'aurais jamais pu apprendre seule, mais je ne sais pas si ça compte dans ton acception de « professeur ».
Mais ça c'est en général, dans le cas particulier du dessin et du rythme, j'ai essayé tous les moyens d'apprentissage que j'ai pu imaginer, sans succès, et c'est ça qui me rend très pessimiste sur le cas de Word, qui a le même goût.
4. Effectivement, c'est le cas. Je n'ai mentionné le goût que parce que c'est obstacle majeur à l'apprentissage. Et c'est à mon sens une raison largement suffisante pour ne pas faire perdre du temps à un formateur sur mon cas. Pour les savoirs qui ne peuvent être inculqués qu'à coups de fouet, il n'y a pas de raison de mobiliser quelqu'un pour tenir le fouet alors que je peux le tenir moi-même.
5. Personne ne m'a jamais vu [dessiner] avec un crayon. Je m'arrête avant le premier trait fermé, en voyant à quel point ce qui est déjà tracé est grotesque. Je suis incapable de voir l'image projetée sur la feuille. Je suis incapable de sentir ce qu'il peut y avoir derrière un trait. Le monde du papier est complètement fermé pour moi. Celui du modeleur sur l'écran aussi d'ailleurs.
J'imagine que, pour moi comme pour le reste du monde, voir une image fabrique immédiatement une représentation conceptuelle de ce qu'elle représente. C'est la transformation inverse qui est cassée chez moi, et/ou l'imagination d'une image. Je sais imaginer des scènes conceptuelles, où tous les points de vue, toutes propriétés volumiques etc, sont simultanément dans le champ mental. Peut-être que mon handicap est seulement l'impossibilité de sortir de cette espèce de superposition pour ne considérer qu'un seul point de vue stable pendant un moment. Bref, ça me rend incapable de concevoir quelle action ou transformation je peux appliquer à une représentation pour rapprocher ce qu'elle suggère à ce que j'ai en tête.
Comme la question de Word me travaille depuis beaucoup moins longtemps que celle du dessin, je n'ai pas de phrases préformulées pour le décrire, donc ce serait encore moins clair, à tel point que ce serait abscons même pour moi à la relecture.
Par contre si mes explications sur le dessin ne suffisent pas à faire passer l'idée, je ne vois pas du tout comment faire mieux sans un feedback significatif.
6. Le samedi 14 juillet 2012 à 2:13, par W :
J'ai dit ce que j'avais sur Word alors passons au dessin. Il est connu que le dessin est un exercice a priori difficile puisque le cerveau a l'habitude de construire une vue conceptuelle en s'aidant de l'image 2D qu'il perçoit, et pas de construire une image 2D en s'aidant éventuellement de ses connaissances sur ce qu'il veut représenter.
Pour ma part je ne sais pas le faire à part pour une forme géométrique très simple comme un cube. Je ne sais pas dessiner mais j'imagine un possible apprentissage comme suit (non séquentiel) :
* maîtrise physique minimale du crayon : relier des points, faire un trait à peu près droit...
* reproduire une image simple en l'ayant en face de soi (puis de mémoire) comme
[http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Penrose-dreieck.svg]
* dessiner exactement ce qu'on voit en face de soi, un objet simple, sans courbes, avec des parallèles, une boîte en carton ouverte par ex., en notant l'absence d'angles droits etc.
* répéter de nombreuses fois. Et surtout, avoir envie, autrement dit, penser tout le temps "Comment je dessinerais cette scène, si j'avais un crayon là tout de suite ? Par quoi je commencerais, qu'est-ce qui me servirait de repère, etc.". Bref, se construire les schémas mentaux et une bibliothèque d'images.
* apprendre à dessiner des choses qui ne se représentent pas avec exactitude, comme de l'herbe ou des cheveux.J'imagine qu'après ça (longtemps) on peut composer ou se remémorer une scène dans sa tête et en mettre une vue sur le papier.
</mavieimaginaire>Je suppose qu'il y a des gens pour qui c'est plus facile que pour d'autres, mais on peut lire sur certains BDblogs (par ex. celui de Boulet je crois) que leurs auteurs ont horreur qu'on leur dise qu'ils ont un don, parce qu'il ont bossé.
7. Le samedi 14 juillet 2012 à 21:28, par Natacha :
W, l'apprentissage que tu proposes me semble vraisemblable. Et pour une raison mystérieuse, je suis incapable de passer de l'étape 2 à l'étape 3. Bon, je ne suis pas très douée en étape 2, mais je pense sincèrement que je pourrais en quelques décennies devenir une moniale copiste exemplaire.
J'ai essayé moult fois de passer à l'étape 3, même sur des objets simples, même avec certaines formes de tricheries, et soit ça tombait dans la pure étape 2, soit ça devait atroce extrêmement rapidement.
Le problème que je vois sur les réflexions de tenants de BDblogs, c'est qu'il faut à la fois un don et du bossage énorme. Voir l'historique de la plupart des « grands » artistes suffit à se convaincre qu'on progresse encore énormément après des décennies de bossage intense (professionnel).
Sur le dessin, j'ai bossé, et le résultat est là. Sur le rythme, c'est pareil : j'ai suivi des cours de musique pendant 7 ans, et un prof' remplaçant pendant la dernière m'a dit : « C'est bien, c'est exactement la bonne séquence de notes, mais elles sont censées avoir des durées différentes. » J'ai bossé en 7 ans de leçons et d'exercices chez moi, mais ça ne passe quand même pas. Je ne suis même pas capable de percevoir mes propres soucis de rythmes. Je ne suis pas non plus capable de percevoir simultanément un métronome et la musique que je produis.
Un don, ça s'entretient, et pour ça il faut y travailler énormément.
8. Le vendredi 31 août 2012 à 14:27, par Natacha :
Au cas où ça intéresse quelqu'un (comment ça ce n'est pas du tout le cas !?), j'ai encore soulevé le problème hier avec mes chefs.
Soit je l'explique mal, soit ils sont incapables de concevoir que je puisse avoir les difficultés décrites ici avec ce programme. Je ne sais pas trop quel est le cas, et le contenu des commentaires ici ne lève tristement pas l'incertitude.
Du coup il y a de quoi être très pessimiste sur l'avenir. Je sens que ça va très très mal se finir, et dans pas si longtemps. Je fais de mon mieux pour m'accrocher, surtout parce que 2013 a l'air parti pour être très mauvaise année pour être au chômage.
J'imagine que je devrais chercher un backup plus activement que ça…
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- Publié le 12 juillet 2012 à 11h48
- État de la bête : désemparée, dévastée, désespérée.
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