Garmin Instinct 2S

À partir de quel moment est-ce qu'une répétition devient une habitude ou une tradition ? Après avoir écrit sur la Pebble en 2016, la Vívomove en janvier 2021, la Fossil Hybrid HR en janvier 2022, et l'Amazfit Bip S Lite en janvier 2024, voici mon itération 2025 de l'électronique de poignet, avec l'Instinct 2S de Garmin.

Photo de la montre à mon poignet

Je ne sais pas trop à quel point c'est pertinent de l'écrire explicitement, mais je suis toujours dans la dynamique du blog du début des années 2000, sans LLM ni contenu sponsorisé, et Garmin n'a probablement aucune idée de mon existence, et j'ai acheté cette unité d'occasion avec mes propres deniers.

Dans les épisodes précédents

J'ai longtemps porté une montre idiote qui donne l'heure, en regardant avec méfiance les gadgets immenses et prétendument intelligents que certains portaient au poignet.

La montre connectée Pebble a été la première à me faire changer d'avis, et ce qui a grandement contribué était l'écosystème logiciel, avec notamment la liberté de programmer soi-même ce qui nous plaît dessus. Après les modèles plus gros, je suis arrivée à la Pebble Time Round, qui était toute petite et légère et mignonne, et elle représente encore aujourd'hui ce que j'ai connu de mieux aussi bien au niveau du matériel que du logiciel.

Malheureusement l'électronique n'est pas faite pour durer, et une fois que ma dernière Pebble a rendu l'âme j'ai cherché des succédanés, sans être vraiment satisfaite, comme on peut le voir dans l'instabilité ces dernières années.

La Vívomove Style de Garmin a été ma première tentative, qui n'a pas duré très longtemps parce que Garmin sait surtout faire des fitness trackers, et même en y collant des aiguilles ça reste un objet très mauvais pour faire autre chose (que ce soit donner l'heure ou afficher des notifications).

L'Hybrid HR de Fossil était clairement plus orienté vers le style quoi que ce soit d'autre, mais ça ne l'a pas empêché de s'en sortir plutôt bien. J'ai lu pas mal de mécontents sur la qualité matérielle, mais j'ai eu suffisamment de chance pour éviter la plupart des problèmes. Elle a expiré après un peu plus de deux ans de bons et loyaux services, par la corrosion totale d'un des contacts de charge. Malheureusement, à ce moment-là, ce modèle ne se faisait plus, les modèles suivants étaient plus gros et encore plus limités logiciellement, et j'avais envie d'un modèle plus durable.

Coïncidemment à cette période j'étais tombée sur le subreddit Pebble, alors j'ai naïvement posé la question là-bas. C'est ainsi que j'ai découvert l'Amazfit Bip S Lite, que j'ai essayé en premier, et l'Instinct 2S, que j'utilise aujourd'hui.

Le retour chez Garmin

J'ai commencé par essayer l'Amazfit Bip S Lite surtout parce qu'elle était beaucoup moins chère, donc ce n'était pas un très gros risque financier de lui laisser sa chance. J'avais écrit à la fin de l'article que finalement j'aime bien cette montre, elle fait bien ce dont j'ai besoin, et je n'avais pas besoin de chercher plus loin.

Les avis de Reddit ont continué à suivre leur chemin dans ma tête, mais j'étais encore rebutée par deux choses : le prix, et le logiciel Garmin, qui ne m'avait pas donné l'impression d'avoir progressé depuis mon expérience avec la Vívomove.

Le fait de tomber sur un modèle d'occasion et avoir appris que c'était enfin supporté par Gadgetbridge m'ont convaincue de lui donner une chance.

Les premières impressions ont été très bonnes.

Je savais qu'une montre qui utilise des boutons plutôt qu'un écran tactile avait de bonnes chances de me plaire, mais je ne m'imaginais pas à quel point. L'interface à base de boutons est excellente, et j'ai encore du mal à croire que la même entreprise soit à l'origine à la fois d'une interface aussi pénible que celle de la Vívomove et d'une interface aussi agréable et efficace que celle de l'Instinct 2.

En plus, non seulement l'interface est excellente, mais elle est complète. La montre est pratiquement une machine autonome, qui permet de faire plein de trucs intéressants sans l'application qui est à côté.

Et en cerise sur le gâteau, à la première recharge, j'ai découvert que cette montre présente une interface USB mass storage, qui permet de voir sous forme de fichiers toutes les données collectées par la montre, et il y a même de la documentation pour décoder ces fichiers.

Je n'en ai encore rien fait, mais savoir que je peux extraire et exploiter tout ce que contient cette montre sans m'embêter avec l'appli' Android de Garmin est colossalement à mon goût.

Bilan après neuf mois

Mes goûts changent moins vite que mon électronique de poignet, donc je vais encore recycler la même liste de critères que l'année dernière, qui est presque la même qu'en 2018.

Donner l'heure avec style

Avec l'Amazfit j'avais déjà fait le deuil d'avoir quelque chose de joli au poignet, et finalement avec mon habitude de garder ma montre côté paume le style est plus porté par le bracelet que la montre elle-même.

D'un autre côté, même si cette montre est plutôt grosse et ouvertement plastique et assumée outdoors, je trouve que ça se tient bien ensemble. Ça reste loin d'une Pebble ou d'une Fossil neuve, mais je me demande si ce ne serait quand même pas un cran au-dessus de la geekerie bon marché de l'Amazfit.

Après j'imagine que c'est une question de goûts, mais je pense qu'il existe quand même une échelle à peu près objective dans la classe, et que sur cette échelle cette montre n'est pas pire que le reste de mon accoutrement.

Réveiller par des vibrations discrètes

Ce critère reste très haut dans ma liste alors que ma vie n'a toujours pas évolué pour que j'en aie besoin. Je ne suis même pas sûre de l'avoir essayé une fois.

Les vibrations sont relativement fortes par rapport aux autres montres que j'ai connues, donc je ne suis pas trop inquiète à ce niveau.

Avertir de l'oubli de l'ordiphone

C'est du Garmin, donc il y a le même problème que la Vívomove, à savoir qu'on ne peut pas activer séparément la notification de perte de connexion Bluetooth et l'avertissement de sa reprise.

Cependant, la connexion est beaucoup plus stable que la Vívomove, donc je peux utiliser pour de vrai cette fonction, sans être noyée sous les faux positifs.

Le fait que mon ordiphone actuel tienne dans une poche de fille fait que je l'oublie beaucoup moins souvent, et une fois j'ai même oublié mon sac à main (mais pas mon ordiphone), donc il faut peut-être que je revoie le système.

Avertir des notifications pertinentes et en Présenter un résumé

Autant les autres critères sont pratiquement des prérequis pour une montre qui se dit intelligente, autant on arrive au cœur des fonctionnalités qui font qu'un de ces objets est pour moi mieux que rien.

Si ça peut être une difficulté pour certaines montres hybrides, il n'y a aucun problème avec cette montre.

C'est même un progrès par rapport à l'Amazfit parce que l'interface est à base de boutons et l'interface est parfaitement à mon goût.

Il reste malheureusement la faiblesse Garmin de la perte des notifications pendant que la connexion Bluetooth est éteinte. La connexion est assez bonne pour que je ferme les yeux dessus, mais je continue d'avoir envie de passer à Gadgetbridge rien que pour ça.

Suivre des paramètres biologiques

J'avais enlevé ce critère, parce qu'il n'est pas si important pour moi et que l'Amazfit n'en fait rien du tout, mais je ne suis pas mécontente de retrouver la qualité Garmin des capteurs biologiques.

Et je suis encore plus contente d'avoir ces données sur mon ordinateur, il ne reste qu'à se motiver pour les décoder et en faire quelque chose.

Avoir une interface à mon goût

Je l'avais déjà dit la dernière fois, mais je le ferai probablement la prochaine fois : ce critère mérite d'être beaucoup plus haut pour que cette liste soit classée par ordre de priorité.

J'avais de gros a priori négatifs envers Garmin, et ça a été autant d'occasions d'être très agréablement surprise.

Je ne saurais pas dire si je préfère cette interface ou celle de Pebble, les fonctions sous-jacentes sont trop différentes pour me faire vraiment une idée, alors je vais les considérer ex aequo tout en haut de mon classement des ordinateurs de poignet.

Préserver la vie privée et l'hackabilité

J'avais ajouté ce critère exprès pour souligner l'excellence de l'Amazfit combinée à Gadgetbridge, et j'imagine cette montre combinée avec Gadgetbridge serait au même niveau.

Il faudrait juste que je me bouge un peu et que je vérifie que ça marche pour de vrai.

Je suppose que c'est une nouvelle illustration du fait que la vie privée, c'est super dans le principe, mais la sale réalité du quotidien reste plus forte que les principes…

Tenir longtemps sur batterie

Amazfit avait placé la barre très haut, avec une recharge par mois, et l'Instinct 2S n'avait aucune chance avec l'activation du capteur de rythme cardiaque et du capteur d'oxygénation du sang.

Et en plus, j'utilise le GPS embarqué dans la montre à chaque trajet en vélo, parce que mon ordiphone fait des trajectoires vraiment dégueulasses (je suppose que sa petite taille a un impact négatif sur ses antennes).

Et pourtant, avec deux heures d'enregistrement GPS et tous les capteurs biologiques, je la charge une fois par semaine. Sans GPS, elle tient presque deux semaines.

C'est largement plus que je n'ai besoin, et il me semble que c'est une performance qui mérite d'être saluée.

Tant que j'y suis, le modèle que j'ai récupéré est solaire, et autant dire que c'est une vaste blague. On peut lire cet avis un peu partout sur le grand 'ternet, j'imagine qu'il n'y a pas besoin de mon énième confirmation. Mais à moins de passer des heures en plein soleil, en portant la montre de façon à ce que le cadran soit au soleil (donc non seulement pas comme moi, mais en plus avec le corps bien orienté), ça ne va pas avoir d'impact visible sur l'autonomie.

C'est pour ça quand dans tous cet article je parle d'« Instinct 2S » sans mentionner « Solar ».

Verdict

J'avais acheté ce modèle sans grands espoirs, et je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il me plaise autant. Il mérite largement son prix, et si j'avais su j'aurais volontiers payé le prix neuf.

Je place peut-être de trop gros espoirs dans sa durabilité, c'est ma première « montre d'aventure », et je serai probablement déçue si elle ne tient pas deux ans.

D'un autre côté, si j'ai bien compris, c'est le côté « montre d'aventure » qui fait que son interface est aussi indépendante de l'ordiphone et que les fichiers sont directement accessibles. Rien que pour ça, cette gamme de Garmin m'intéresse beaucoup, et j'espère qu'elle va persister dans le temps.

Bref, c'est la première fois que je suis autant enthousiaste pour un wearable depuis la Pebble. Dans l'ensemble je reste plus fan de la Pebble, mais ce qui existe est plus utile que ce qui n'existe plus. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas ressenti d'émotion positive envers un gadget électronique…

L'Amazfit Bip S Lite reste très à mon goût, et je la garde à portée de main au cas où un malheur arrivait à mon Instinct 2S, ou en cas d'activités un peu trop risquées.

Re-pebble ?

Évidemment, j'avais écrit tout ça avant l'annonce de la résurrection de Pebble, mais une fois l'enthousiasme initial passé, je dois avouer que je suis prise d'un doute.

Certes, je suis complètement d'accord avec les valeurs présentées dans le blog d'Eric Migicovsky, à savoir :

Je remarque cependant que les Garmin Instinct ont clairement l'écran, l'autonomie, et les boutons. On peut discuter sur l'expérience utilisateur, et je sais que je ne suis pas du tout représentative, mais elle me semble quand même très bonne pour le nombre de fonctions par rapport aux limites de l'écran et des boutons, même si tout le monde n'en convient pas. Il ne lui manque que l'« hackabilité », mais l'accès aux fichiers est déjà très bien pour son domaine.

D'un autre côté j'ai déjà été brulée une fois par (l'entreprise d') Eric, le projet ressemble pour l'instant plus à une déclaration qu'à un vrai produit, et j'ai surtout été séduite par la variante Round dont l'absence m'interpelle.

Et le fait qu'il considère la fabrication matérielle comme facile, et considère que le seul défi est logiciel, m'inquiète un petit peu : il est mieux placé que moi pour savoir ce qu'il en est vraiment, mais sous-estimer le matériel est un bon moyen de finir avec un produit inutilisable (à mes yeux).

Donc je vais certainement garder un œil sur l'évolution de cette idée, mais en restant très prudente sur mon investissement émotionnel et financier. Et peut-être que ça se finira en bonne surprise.

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  • Publié le 28 janvier 2025 à 19h50
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