Royal Assassin (Farseer T. 2), de Robin Hobb

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Royal Assassin est le deuxième tome de ce qui est en version originale the Farseer Trilogy. Si j'ai bien compris, sa traduction a été coupée en deux, l'Assassin du roi et la Nef du crépuscule, pour mieux surfer sur le succès commercial de l'histoire.

Ce deuxième tome est la continuation du premier, Assassin's Apprentice, non seulement par l'histoire mais aussi par le style et l'ambiance que j'ai adorés. Si je devais faire une critique complètement indépendante, je me retrouverais à répéter beaucoup choses que j'ai déjà écrites dans ma critique du premier tome. Je ne vais donc pas le refaire ici, et je vais surtout détailler les différences.

Dans le premier tome j'ai pu facilement esquisser le début et la fin de l'histoire sans spoiler, ça ne m'a pas vraiment l'air possible ici. Le découpage des trois tomes est portant matérialisé de façon très logique. Comme le titre le spoile déjà, le premier tome porte surtout sur la jeunesse et la formation du personnage principal, alors que dans l'intégralité du deuxième tome il est considéré comme un adulte, avec des tâches d'adulte (dont la finalité n'est pas la formation) à accomplir.

D'ailleurs dans la période de sa vie couverte par ce tome, son côté « assassin » me semble nettement moins présent que dans le premier. Et les bateaux, qui semblent être un thème très cher à l'auteure, au point d'écrire un cycle là dessus malgré un succès commercial moindre, y occupent une place nettement plus importante. Ça m'embête un petit peu, parce que je préfère largement le premier thème au second, mais heureusement les intrigues politiques et le format « tranche de vie » (avec tout ce qui ne relève ni des black ops ni des bateaux) l'emportent largement sur ce petit inconvénient.

Un autre point dans ce tome que j'ai beaucoup aimé, ce sont certains petits détails, noyés dans la masse de petits détails qui composent cette « tranche de vie », qui deviennent des indices capitaux à la fin. Un peu comme un roman policier, où dans les dernières pages tout à coup plein de petites choses s'assemblent pour former une image nouvelle. Et comme dans les romans policiers, j'ai été complètement incapable de remarquer ces détails au moment où ils sont survenus, ou même de remarquer qu'ils sont plus louches que tous les détails authentiquement anodins qu'ils côtoient.

Je trouve aussi que ce tome renforce encore le côté « tranche de vie » par le fait que l'Histoire du royaume avance en même temps, mais elle avance complètement en arrière plan. On ne quitte pas le point du vue du personnage principal, et les évènements secondaires de sa petite vie sont beaucoup plus forts que les grands évènements historiques dont il n'est pas directement témoin.

Autrement, j'ai subi le même genre de lecture frénétique pendant les 60 dernières pages de ce tome qu'à la fin du précédent. Je l'avais attribué au fait de connaître déjà partiellement la fin, mais ne plus souvenir si j'avais oublié ou jamais su les réponses qui me manquaient ; mais comme je n'avais jamais lu le deuxième tome, cette explication ne peut pas s'appliquer. Du coup je ne sais pas trop à quoi c'est dû ; peut-être la conscience qu'il ne reste plus beaucoup de pages pour produire une conclusion à une situation apparemment inextricable.

Et bizarrement, le fait que tout parte en latte, aussi bien dans sa petite vie que dans l'Histoire, avec juste ce qu'il faut de réussites et de victoires pour ne pas se laisser aller au pessimisme, m'a beaucoup plu. C'est noir, mais c'est l'ordre des choses. C'est la crise, quoi.

Je crois que finalement la seule chose qui m'ait dérangée dans ce livre, c'est la jonction entre le tout début et la fin du premier tome : en fait le deuxième tome commence avant la fin du premier, et détaille beaucoup plus la partie commune. Ce qui était plus particulièrement pénible, c'était que le tout tout début est en contradiction avec la fin du premier. Une décision apparemment définitive du personnage principal, annoncée dans le tout tout début du deuxième tome, qui est à l'opposé de ce que le premier tome a raconté comme réalisé. Le malaise a perduré jusqu'au changement d'avis du personnage principal, qui réconcilie du coup les deux tomes, mais ça aurait quand même beaucoup plus facile si le premier tome avait au moins évoqué la décision inverse et le changement d'avis, même en une seule phrase, histoire de pouvoir recoller les morceaux.

Bref, j'adore cette histoire, j'adore ce livre, autant que le premier tome, et j'ai tout de suite enchaîné avec le troisième tome.

Et maintenant, je commence à me demander, avec une certaine angoisse, qu'est-ce que je vais pouvoir trouver comme histoire pour succéder à ce cycle pour assouvir mes besoins de high littéraire.

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  • Publié le 1er juillet 2012 à 14h01
  • Dernière modification le 1er juillet 2012 à 20h46

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