The 1000 Revolution (1 à 1), de Pippa DaCosta
The 1000 Revolution est une série de nouvelles écrites par Pippa DaCosta, qui racontent l'histoire d'un contrebandier spatial et du 1001ᵉ être humain synthétique dans un monde où il ne devrait y en avoir que 1000.
Je crois que je n'en savais pas beaucoup plus que ça et une ambiance sombre façon Carbone Modifié quand j'ai ajouté cette série à ma « pile à lire », suite à une réponse après que j'ai demandé conseil sur le blog d'Ilona Andrews.
Les recommandations de la “Book-Devouring Horde” tombent souvent assez juste pour moi, par exemple Murderbot Diaries et World of the Lupi, mais je m'attends à les trouver sur le fantastique assez positif, plutôt que sur le cyberpunk déprimant.
J'ai un peu de réticence en raison du manque de visibilité de cette série et de son autrice. Les LLM n'ont pas l'air d'en avoir retenu quoi que ce soit, et les moteurs de recherche ne sortent pas beaucoup plus que des liens de librairies. Ce n'est pas un mauvais point en soi, c'est juste que ça fait beaucoup plus « saut dans l'inconnu » que des noms qui circulent beaucoup dans les fanbases d'œuvres que j'aime beaucoup.
Et pour ne rien arranger, la recommandation m'a prévenu que le dernier livre n'a pas été publié depuis longtemps, et ne le sera peut-être jamais. Et c'est vrai qu'arriver en 2024 sur une page de publications de plusieurs titres par an qui s'arrête brutalement en 2020 et sur une page de liste de diffusion qui mène sur une page 404, ça donne l'impression que quelque chose s'est horriblement mal passé et qu'il ne faut pas trop compter sur une amélioration à l'avenir.
Je crois que je me sens capable d'encaisser une série inachevée, mais savoir que l'intégralité se limite à ça, ça fait quand même quelque chose.
Malgré tout ça, je prends cette recommandation très au sérieux, et je vais donner une chance à série. Ces réserves sont juste des raisons de se préparer à gérer une déception, et à savourer le positif que je pourrais trouver.
Betrayal (T. 1)
La première nouvelle de cette série sert de présentation des personnages et de l'univers, avec un arc narratif autour de diverses trahisons, comme le suggère le titre.
Je n'ai pas encore regardé comment les autres histoires de cette série sont organisées, mais dans cette nouvelle on a une alternance de points de vue entre Caleb et Numéro 1001. J'aime beaucoup l'effet produit par l'alternance de points de vue subjectifs, et c'est particulièrement utile quand personne ne dit toute la vérité et qu'il y a en plus des malentendus sincères.
L'univers est bien glauque comme du vrai cyberpunk, les personnages sont brutaux, cyniques, et faillibles, mais en même temps ils gardent des motivations que je trouve crédibles pour continuer d'agir dans ce monde pourri.
Je ne peux pas vraiment dire que j'aime ce genre d'univers, surtout après avoir goûté au « chocolat chaud littéraire » des Wayfarers, mais j'y suis complètement à l'aise, contrairement aux univers steampunk ou fantasy, que je navigue qu'avec une friction perpétuelle.
L'intrigue elle-même ne m'a pas spécialement paru complexe ou surprenante, mais j'ai adoré les personnages qui la composent. J'ai adoré la construction progressive des personnages au fil du livre, et c'est par leur impact sur les personnages que j'ai adoré les révélations qui s'enchainent dans la deuxième moité de la nouvelle.
Même en ayant l'air caricaturaux au début, que ce soit le contrebandier vulgaire et blasé ou la gynoïde tueuse qui bug, j'ai adoré les couches successives de chaque personne qu'on découvre au fur et à mesure de l'histoire. Ils sont tous cassés, mais de façon magnifique, et j'aime beaucoup.
Cette nouvelle fait partie de la série d'histoires que j'ai découvertes en audiobook en 2024 plutôt qu'en texte, et pour la première fois je trouve que l'audio m'apporte plus que la lecture. Il y a quelque chose dans la façon dont la narratrice joue Numéro 1001 qui donne un subtil mélange entre humanité et robot, et ça a marché sur moi à un niveau qu'aucune phrase écrite n'aurait pu atteindre. Je suis un peu triste de ne pas savoir de qui il s'agit, les crédits ne parlent que de Jeff Hays (qui fait une très bonne narration aussi, juste à un niveau dont j'ai plus l'habitude).
J'ai juste été un peu embêtée pour distinguer les monologues intérieurs des paroles réellement prononcées. La typographie est très claire dans l'ebook, mais le rendu dans l'audiobook ne l'est pas du tout.
Bref, j'ai adoré, cette histoire rentre dans mon panthéon personnel de mes histoires préférées. Elle n'arrive pas tout à fait au niveau de Crossover, pour des raisons que je n'arrive pas du tout à exprimer, mais ce n'est pas loin.
Je suis juste un peu perplexe par la rapidité avec laquelle j'ai accroché à cette nouvelle. Les personnages n'avaient pas encore toutes leurs couches, et il n'y avait pas encore tous les rebondissements que j'ai loués. Je me demande s'il y a quelque chose qui me parle jusqu'au fond des tripes dans la façon d'écrire de l'auteure, ou dans la façon de jouer des narrateurs ; ou si c'est juste moi qui ai un penchant pour des tropes pas très reluisants.
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- Publié le 6 août 2024 à 22h12
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