Starlight's Shadow (1 à 2), de Jessie Mihalik

Starlight's Shadow est une série de romans écrits par Jessie Mihalik, dans un univers futuriste où le voyage spatial a permis de rencontrer des extra-terrestres suspicieusement humans, de leur faire la guerre, et d'offrir un moyen de subsistance aux vétérans qui forment l'équipage du vaisseau éponyme.

Je le résume probablement très mal, parce qu'en réalité je ne me suis pas du tout intéressée à la série elle-même avant de commencer à écrire cette page, et le deuxième tome a l'air de continuer l'arc général en suivant des personnages différents.

Le premier tome est arrivé sur ma liste de choses à regarder grâce à la critique de Balise, qui fait le parallèle avec les Wayfarers de Becky Chambers au niveau des « descriptions de la domesticité d'un groupe d'adultes vivant ensemble ».

J'ai beaucoup aimé les Wayfarers que j'ai lus (les deux premiers tomes), et même si je ne suis pas sûre d'être vraiemnt sensible à la domesticité, je ne serais pas surprise qu'une variante plus faible d'un élément littéraire que j'adore et que je recherche y soit fortement corrélée.

À partir de là, cette série est restée en attente pendant deux ans, avant d'avoir l'occasion de me lancer dans une nouvelle série. J'ai tendance à être prudente dans mes investissements émotionnels, et à préférer rester sur les séries qui me plaisent plutôt qu'aller explorer ailleurs. Il a fallu le grand retour de la lecture dans ma vie en 2024 sous forme de livres audio pour que je commence à rechercher activement de nouveaux horizons, et la disponibilité audio est un critère suffisamment limitant pour faire passer cette série au devant la liste et m'y mettre.

Hunt the Stars (T. 1)

Hunt the Stars est le premier tome de la série Starlight's Shadow, et il se charge de présenter l'univers et les personnages, tout en développant lentement la relation romantique entre la narratrice, capitaine du vaisseau, et le chef du groupe de Valoviens impliqués dans cette histoire.

Je vois de quoi Balise parlait dans les « descriptions de la domesticité d'un groupe d'adultes vivant ensemble » : le quotidien sur le Startlight's Shadow, pour se rendre du lieu de contractualisation au lieu de l'action contractualisée, prend à peu près la moitié du livre.

J'imagine que ça peut être reproché à cette histoire, si on est plus porté sur l'action que sur la vie quotidienne. De mon côté j'ai beaucoup aimé le développement des personnages et de l'univers qui s'est déroulé pendant cette période calme, et ça m'a autant plus qu'un développement sur un fond narratif plus mouvementé.

Ça m'a aussi bien plu parce que j'ai bien aimé tous les personnages principaux. Ils sont tous différents, avec leur personnalité et leurs particularités, mais ils forment un tout qui dépasse leurs contributions individuelles, un peu comme l'équipage du Wayfairer dans The Long Way to a Small, Angry Planet. Il y a moyen que ce soit un critère de sélection positif quand je choisirai des histoires à l'avenir.

J'ai bien aimé tous les personnages principaux, mais sans plus. Il y a dans d'autres fictions des personnages que j'adore, ou dans lesquels je me projette particulièrement, et qui donnent à l'histoire toute la saveur que j'y trouve ; ce n'est pas cas ici, aucun personnage ne me plaît spécialement, et je ne suis pas sûre d'être très motivée pour lire leurs aventures individuelles. C'est vraiment le groupe qui me plaît dans ce livre.

En dehors de ces périodes de développement dans la domesticité, j'ai beaucoup aimé l'intrigue principale, avec des rebondissements inattendus et des conséquences indirectes à longue portée. J'ai eu l'impression de voir une tranche d'un univers beaucoup plus riche, qui avance aussi pendant qu'on ne regarde pas, et c'est comme ça que j'aime mes univers de fiction.

Je n'ai pas été très sensible à l'arc romantique. Je ne me souviens plus si j'ai été divulgâchée sur la conclusion de cette tension romantique ou si je l'ai devinée toute seule, mais j'ai trouvé tout ça prévisible et plan-plan et pas vraiment ma came. Ça ne m'a pas dérangée, et c'était assez dilué dans les autres éléments qui m'ont plus pour que ça n'ait aucun impact sur mon plaisir de lecture.

Il y a eu plusieurs moments de frustration sur les problèmes que les personnages s'infligent à eux-mêmes par manque de communication, mais je les ai considérés comme positifs par le réalisme qu'ils donnent à la dynamique des personnages, et il me semble qu'ils allaient tous avec un payoff qui les justifie.

J'ai aussi beaucoup aimé les réflexions sur la déontologie de la télépathie, même si je continue à avoir du mal à ranger ça ailleurs que dans la magie fantastique.

Si je ne taris pas d'éloges dans ce commentaire, je ne saurais pas expliquer ce qui pourrait lui manquer pour me rendre super-enthousiaste et me demander si cette série pourrait entrer dans le panthéon personnel de mes histoires préférées. J'ai beaucoup aimé, je vais lire le tome suivant, mais sans plus. C'est déjà pas mal.

Eclipse the Moon (T. 2)

Dans ce deuxième tome de la série Starlight's Shadow, l'arc lancé dans le tome précédent continue quelques semaines plus tard, mais suivant le point de vue de Kee. Elle va essayer de prendre des vacances loin de l'équipage pour enquêter et mettre de l'ordre dans ses sentiments, et ça ne va pas se passer comme prévu.

J'ai été un peu embêtée au début de cette histoire, parce que j'ai eu tout de suite l'impression de me retrouver dans uns histoire de romance, et j'ai rapidement été saoulée par la répétition des « oh non on ne pourra jamais être ensemble » quand le genre me crie qu'il va se passer exactement l'inverse. Je suppose que je ne suis juste pas faite pour lire les histoires d'amour (de ce type).

J'avais pourtant abordé ce tome positivement, parce que j'étais curieuse de suivre « de l'intérieur » le point de vue Kee. J'ai beaucoup de mal à imaginer les personnages tout « soleil et arcs-en-ciel », tout comme les personnages genki, et après tout ce qu'on a dit de Kee dans le premier tome j'espérais voir ça de l'autre côté ici. J'ai été déçue. Je ne sais pas surprise que ça dise plus de choses sur moi que sur l'écriture, mais je ne l'ai pas trouvé si différente de Zarola, au moins dans le caractère profond.

En revanche j'ai beaucoup aimé l'écriture de son attention, que ce soit du côté hyperfocalisé sur un problème au point d'oublier le monde extérieur ou du côté des idées qui fusent dans tous les sens en perdant des fils en route.

J'ai lu plusieurs personnes regretter le manque de « domesticité » dans ce tome. Quand le premier tome suivait un équipage complet, même suivant un seul point de vue, celui-ci tourne surtout autour de Kee et Varro, et les autres personnages gravitent beaucoup plus loin. Ça ne m'a pas trop gênée, j'ai autant aimé la tranche de vie de Kee et Varro que celle de l'équipage, mais je peux comprendre la triste de quelqu'un qui apprécierait particulièrement les found families.

Bref, j'ai passé un bon moment avec ce livre, surtout quand Kee ne se lamente pas de l'impossibilité d'être avec Varro. Ces moments pénibles m'ont demandé un petit effort au début, mais une fois l'intrigue lancée ils étaient suffisamment espacés pour que je les supporte facilement.

Je garde une certaine distance vis-à-vis de cette histoire, et je me demande si c'est la composante de romance, ou le manque d'attachement à des personnages que je ne vais pas suivre pendant tous les tomes d'une longue série, ou encore autre chose.

Je vais finir la trilogie, pour avoir la conclusion de l'histoire et parce que Lexi a l'air d'être le genre de personnages qui peut me plaire beaucoup, mais je ne vais pas courir à près ce type de séries.

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