Nadia Laksheva (1 à 2), de J.F. Kirwan

Mes aventures BSDesques m'ont fait croiser Ollivier Robert, je me suis naturellement tournée vers son twitter, qui m'a fait découvrir ses intérêts en lecture. J'ai peu ainsi découvrir l'Ambassadeur de Patty Jansen.

J'ai vu passer Nadia Laksheva dans ses recommandations, et l'idée de suivre une héroïne russe dans thriller d'espionnage m'a intriguée. Entre l'envie d'essayer autre chose que mes genres habituels et les réussites précédentes lorsque j'ai suivi ce qu'il a aimé, je me suis laissée tenter.

66 Metres (T. 1)

Le premier tome de cette série commence par une présentation rapide de l'origine de l'héroïne, comment cette jeune fille innocente (ou presque) est tombée dans le monde de l'espionnage, avant de lancer la mission qui va occuper tout le livre, qui tourne autour d'un objet à récupérer à 66 mètres sous l'eau.

Je dois avouer que je suis pas très claire sur le concept de thriller, donc je ne savais pas trop à quoi m'attendre en me lançant là-dedans. J'ai supposé un peu naïvement que c'était le pendant romanesque des films d'action à tendance espionnage que j'ai pu croiser, genre James Bond ou Mission Impossible. Je ne sais pas trop s'il y a des livres dans mes lectures passées qui tomberaient dans cette catégorie.

Du coup, j'ai été un peu prise au dépourvu par la quantité de thrill que j'ai trouvée dès le début de ce livre.

La plupart du temps, j'accroche à un livre par ma projection dans un personnage, en prenant « accrocher » aussi bien dans le sens figuré de l'intérêt intellectuel que du sens plus concret de la difficulté à s'arrêter dans la lecture. Le reste du temps, c'est en général la richesse du monde imaginaire qui me retient dedans quand il serait plus raisonnable de revenir dans le monde réel.

Ce livre m'a marquée parce que c'est avant tout le rythme de l'histoire qui m'a tenue dedans, l'effet du suspense et la narration.

Je me demande si cet effet finit par s'estomper avec l'habitude, mais si ce n'est pas le cas je crois que je vais taper plus souvent dans ce genre-là.

Cela dit, le monde, et surtout le personnage, ont aussi beaucoup participé à mon plaisir de lire cette histoire. À tel point qu'en arrivant au chapitre 3, quand je me suis retrouvée sans préavis dans le point de vue Jake, au lieu de celui de Nadia, ça m'a fait un choc pas très agréable. J'aime bien Jake, hein, mais je ne projette pas aussi bien dans ce personnage.

Ça s'est un peu atténué au fil de l'histoire, parce que je ne suis pas du tout en phase avec son rapport avec la religion, surtout dans le contexte de cette histoire. Au moins ça donne de la profondeur au personnage, même si je ne suis pas sûre que tout le reste ne suffise pas largement.

Au niveau du monde, j'ai beaucoup aimé la transmission de la passion qu'a l'auteur pour la plongée, au point de susciter une envie d'essayer moi-même dans la vraie réalité. Je ne sais pas si c'est une barre très haute, American Gods a bien réussi à me donner envie d'essayer de faire quelques tours de pièce, mais Dead Heat m'a laissée de marbre face aux chevaux. En tout cas, indépendamment de ma capacité à faire la part des choses dans la réalité, j'ai trouvé que la passion de la plongée dans ce livre a été beaucoup plus claire dans ma tête que les autres exemples qui viennent à l'esprit.

J'ai aussi beaucoup aimé le monde de l'espionnage qui est décrit, sa richesse, sa cohérence, et sa vraisemblance.

Comme à mon habitude, je considère tous les mondes de fiction comme des mondes fantastiques indépendants du nôtre, et je ne tire pas plus de conclusion sur les Russes de chez nous que sur les elfes. Cela dit, c'est un auteur qui fait des recherches, et j'aimerais beaucoup savoir quels éléments sont réels et lesquels sont imaginaires.

S'il fallait vraiment lui trouver un défaut, j'ai un peu de mal avec la prémisse qui donne au MacGuffin son importance. Je me demande si je ne suis pas un peu trop méchante en le traitant de MacGuffin, mais l'explication a tellement tiré sur ma suspension de l'incrédulité que j'aurais préféré qu'il n'y ait aucune explication.

Heureusement une fois que j'avais accepté de cataloguer l'objet comme « machin spécial que tout le monde veut », j'ai pu apprécier sans peine le reste du livre.

Bref, j'ai beaucoup aimé, et je suis déjà triste qu'il ne reste plus que deux tomes dans cette série.

37 Hours (T. 2)

Le deuxième tome de cette série continue l'arc lancé à la fin du tome précédent, en nous jetant complètement dans l'espionnage international.

Dès le début, j'ai retrouvé le côté « thriller qui thrill fort » qui m'avait beaucoup plu déjà dans le tome précédent.

D'ailleurs déjà dans le tome précédent, j'avais particulièrement aimé le rythme donné aux scènes d'action par l'interaction entre les paragraphes d'action et les paragraphes de réflexion, qui donnent une notion du temps qui passent par rapport aux capacités de réflexion du personnage. Je crois qu'il y avait le même procédé dans Crossover et que j'avais beaucoup aimé aussi, un de ces jours j'essayerai de voir si j'y arrive aussi.

Dans la suite, autant le tome précédent était une course au McGuffin assez discrète et locale, autant celui-ci est épique et flamboyant comme un James Bond (des films). Je ne suis pas complètement fan de cette évolution, mais ça me touche relativement peu par rapport aux autres caractéristiques de ce livre.

Ça s'est construit au fur et à mesure de l'histoire, mais j'ai trouvé ce livre très dur. Nettement plus que le tome précédent, qui n'était pourtant déjà pas très rose.

Dans le principe, c'est plutôt une bonne chose, parce que ça correspond à L'idée que je me fais de l'espionnage dans la réalité, et c'est plus ce que j'attends d'un livre d'espionnage, plutôt que ce que je trouve dans les films James Bond.

Cela dit, c'est poussé un peu trop loin à mon goût, dans le sens où je préfère des livres qui ne sont pas durs à ce point. En général, je préfère mes mondes imaginaires moins durs que la réalité, pas plus.

Et puis je trouve que la réalité glauque qui merdoie, ça fait un très bon contrepoint à la finesse des machinations qui sont déployées dans l'intrigue. Si les motivations profondes du Grand Méchant me passent un peu, leur exécution et le ton avec lequel c'est fait sont magnifiques.

Par rapport au tome précédent, je n'ai presque pas vu le côté religieux qui me déplaisait, mais je n'ai vu qu'assez peu le côté passionné de plongée que j'aimais bien. Et je retrouve avec joie sa vision du monde de l'espionnage, et les interrogations sur les proportions entre l'imaginaire et le documenté.

Du coup, j'ai encore beaucoup aimé, à peu près autant que le précédent, et je suis plus en paix avec la faible longueur de la série.

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  • Publié le 19 juin 2019 à 19h27
  • Critique de série de livres
    1. 66 Metres
    2. 37 Hours
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