Every Day Carry

Comme je l'ai laissé entendre dans mon billet précédent, Dissociation ?, je suis en prospection pour un nouveau sac à main. Aussi surprenant que cela puisse paraître, mes critères n'ont pratiquement pas changé depuis il y a quatre ans. J'y ajoute seulement le critère du poids, parce que passer des 900g de mon ex-ex-sac-à-main aux 250g du Sherpani Esprit a été une amélioration du confort que je n'aurais pas pu imaginer sans la vivre. J'ajoute également un critère implicite qui va occuper tout ce billet : contenir toutes les affaires que je transporte dans un sac à main.

J'ai découvert le concept de l'EveryDay Carry par un invité du podcast Pen Addict que suit ma moitié. Je suis pas sûre de bien le maîtriser, et j'avoue ne pas encore être tout à fait à l'aise avec toutes les idées du Survivalisme. Déjà qu'il m'a fallu du temps pour me rendre compte que le carry n'est pas le même que celui dans concealed carry, avec tous ces gens qui parlent de couteau ou de pistolet pour EDC…

Cependant, l'EveryDay Carry est relativement soft pour du survivalisme : il s'agit simplement de la liste de choses que l'on transporte sur soi tous les jours, pour faire face au quotidien. Pour moi, il s'agit justement de la liste des choses qui sont dans mon sac à main.

Je suis probablement une mauvaise survivaliste, mais il y a bien quelque chose dans ma culture ou ma façon d'être qui me poussent à transporter des choses « au cas où ». Et réciproquement, les limites physiques de volume du sac et de poids à trimballer, ainsi que les limites mentales de ce que je peux organiser, font qu'il y a très peu d'accumulation de choses que je considère comme inutiles ou superflues.

Évaluation des objets

Pour bien préciser le vocabulaire dans ce billet, je désignerai par utilité une appréciation subjective de de l'espérance du bénéfice apporté par cet objet. C'est à dire en comptant ce qu'il apporte, modulé par la fréquence à laquelle il peut apporter quelque chose.

Par exemple, un objet peut être utile en me faisant économiser cinq minutes plusieurs fois par jour, ou bien en me sauvant la vie et les biens matériels une fois tous les quelques siècles.

Par contre, l'utilité (dans ce sens) ne représente que le bénéfice à avoir l'objet, sans tenir compte de son coût, en terme d'acquisition mais surtout pour le maintenir sur soi. Ainsi un défibrillateur automatique ou un extincteur ont probablement une utilité plus grande que la plupart des objets dans mon sac à main, mais je n'en transporte pas à cause de leur encombrement.

J'ai du mal à trouver un mot pour désigner le rapport bénéfice sur coût, ou utilité sur encombrement, que c'est de ce rapport que découle ma décision d'adopter ou non un objet dans mon sac à main.

En plus de l'utilité d'un objet, je vais donner aussi son poids, mais il n'y a pas beaucoup d'explication à donner dessus, et une estimation de son volume. Pour le volume, je donne les dimensions de la plus petite boîte imaginaire de forme parallélépipédique dont toutes les arrêtes ont une longueur entière en centimètres.

Dans quelques cas je prendrai plusieurs boîtes, quand l'approximation d'une seule boîte est vraiment trop mauvaise (par exemple pour la brosse à cheveux). L'idée est que cette surestimation du volume réellement occupé compense plus ou moins le fait que les objets ne sont pas liquides, et ne rentrent donc pas dans un sac sans un certain volume mort. Mais même comme ça, ça reste une mesure peu utile.

Mon EveryDay Carry

Photo de (presque) tout mon EDC

De gauche à droite puis de haut en bas :

Comme je l'ai évoqué dans plusieurs entrées, je trimballe un certain nombre d'objets qui pourraient être remplacés par un smartphone et de bonnes applications : GPS, plan, communications de secours ; mais aussi ce dont j'ai déjà abandonné la publication, comme une torche ou un appareil photo.

Déjà un point important, c'est la résistance, pour servir vraiment de communications de secours, comme dans mon exemple de glissade. Dans le même genre, la première motivation de mon achat de GPS, c'était la navigation du smartphone qui me laisse tomber pour une pauv' goutte d'eau sur l'écran. Apparemment, même les téléphones étanches ne s'en sortent pas toujours très bien dans ces cas.

Mais au delà des détails techniques, ça pose des questions intéressantes en termes de domaines de défaut (failure domain) : je peux me balader avec le GPS à la main, me le faire arracher, et pouvoir encore communiquer et consulter mon plan papier. De la même façon, je peux utiliser mon GPS sans compter, car il n'impacte pas l'autonomie des communications de secours.

Mais d'un autre côté, tout rassembler sur la même batterie permet d'envisager beaucoup plus de capacité pour chacune des fonctions. Typiquement en remplaçant non pas par seulement un téléphone à tout faire, mais aussi une batterie USB pour le recharger.

Au delà de ces considérations, ça veut dire utiliser plus intensivement le téléphone comme terminal informatique. Et donc combattre le gros problème que j'ai avec Android (et j'imagine iOS et Windows encore pire à ces niveaux). Comme je l'écrivais dans Je ne suis pas une geekette, j'ai besoin d'une relation fusionnelle avec mes outils. « J'enfonce un clou », et non pas « J'utilise un marteau pour enfoncer un clou », de la même façon que « J'ouvre la porte » et non pas « J'utilise ma main pour ouvrir la porte ». J'assimile un outil pour faire une tâche moi-même, je ne l'utilise pas.

Or j'ai l'impression qu'Android repousse activement l'assimilation pour m'enfermer en tant qu'utilisatrice.

Je me demande si monter compétence dans le domaine des terminaux mobiles pourrait arranger ça, de la même façon qu'il y a une bonne décennie je suis progressivement passée de l'utilisation à l'assimilation d'un ordinateur sous Linux. Je crains cependant que le design d'Android s'y oppose intrinsèquement, et qu'il faille une compétence inhumaine pour arriver à un niveau qui suffisant pour l'assimilation.

Every Work Day Carry

Il me semble pertinent à ce stade d'ajouter ce que je trimballe sur moi tous les jours ouvrés, parce que presque tous les jours sont ouvrés.

Depuis presque trois ans, je trimballe un ordinateur portable Lenovo Thinkpad X220, pour avoir un îlot de propreté (GCU approved) et d'outil assimilable dans le monde de brutes sans pitiés qu'est celui du travail.

Ce portable est le centre de mon « EWDC », et la principale contrainte. Avec sa batterie, il pèse à peine plus d'1.5 kg, et à peine moins de 2 kg en y ajoutant le chargeur secteur.

Rien que ça, avec mon EDC, ça fait trop pour une seule épaule. Donc un sac qui fasse à la fois EDC et EWDC est forcément un sac à dos, avec tous les inconvénients d'accès et d'encombrement qui vont avec.

Je connais plusieurs personnes pour qui séparer les deux est hors de question. Je suis plus modérée : si je trouvais un sac à dos qui me séduise, je fusionnerais volontiers, mais malgré mes recherches ce n'est pas encore le cas.

En plus du portable, mon EWDC actuel ne contient qu'une spork et son étui alimentaire, parce qu'il faut amener ses couverts pour les déjeuner au boulot (ou aller au restaurant), et c'est rigolo à utiliser ; et une quantité variables de tablettes de chocolat, pour les goûters et les baisses de moral.

On pourrait réfléchir à faire passer des objets de l'EDC au EWDC (ou même vice-versa). Par exemple je n'ai utilisé le marqueur permanent qu'au travail, et il n'est dans l'EDC que parce que tout le reste de ma papeterie y est.

Candidats

Ma découverte récente des concepts du survivalisme et des différentes listes d'EDC m'ont fait réfléchir aux objets dans la liste ci-dessous. J'ai du mal à évaluer leur utilité (et c'est ce qui fait qu'ils sont dans cette liste), dans l'absolu ou dans mon contexte.

Conclusion

Voilà, vous savez tout ce qu'il y a dans mon sac à main, et une bonne partie de ce qu'il pourrait y avoir.

Et vous, avez-vous un EDC ?

Si oui, comment est-il par rapport au mien ? Plus survivaliste ? Plus urbain ? Plus féminin ? Au point d'être plus un purse dump qu'un EDC ? (Je n'ai rien contre les pocket dump non plus.)

Si non, que pensez-vous des raisonnements que j'ai tenus pour chacun de ces objets ? Suis-je en train de rater quelque chose ?

Commentaires

1. Le lundi 4 mai 2015 à 21:46, par Balise :

Sacrée liste :) Il me semble que la quantité de bordel que je trimballe au quotidien / semi-quotidien est vachement moindre, mais il faudrait que je vérifie. Va falloir que je fasse un billet dans le même genre à l'occasion, je crois... c'est rigolo :D
(Ceci était un commentaire à caractère faiblement informatif.)

2. Le lundi 4 mai 2015 à 22:48, par W :

Je n'ai jamais essayé les bouchons auriculaires comme les tiens, je ne connais que les en mousse (marque Quies par exemple). Un mot de comparaison entre les deux ?

Pour le sac de courses, si ton sac à main a des petites poches, tu peux le fourrer dans l'une d'elles, pas besoin de plier.

À part ça, je ne me représente pas bien l'importance de tout ce à quoi tu te prépares pour des déplacements ordinaires, j'imagine d'une durée de l'ordre de l'heure et pas dans un désert humain. Par exemple, tu discutes de la possibilité que ton smartphone tombe en panne bêtement et ne puisse pas te servir de GPS, mais quelle est la probabilité que ça arrive et que ce soit problème majeur de passer une journée sans GPS ou d'entrer dans un magasin et d'acheter un GPS ?

Pour d'autres choses aussi je m'encombre moins. Par exemple, je ne prends habituellement pas mon chéquier, mais même si je voulais être prévoyant, un chèque ou deux me suffiraient, pas besoin de tout le carnet. Idem pour les tickets restos. Mais si ça ne te dérange pas de porter ces choses-là, pourquoi pas.

3. Le mardi 5 mai 2015 à 10:12, par Natacha :

Balise, c'est vrai que ça fait beaucoup pour une fiche de personnage, mais je pense que le texte est trompeur par rapport à la quantité de choses que j'ai, parce que sont beaucoup de petites choses (j'ai quand même décrit individuellement chaque stylo…).

Pour donner une idée mon sac à main en période d'essai (dont je peux mesurer les dimensions grâce au mètre ruban qui est justement dans la liste) mesure 30×20×10 cm (dimensions extérieures arrondies par excès), est rempli à peu près aux deux tiers (ce qui tombe bien dans « environ 4 litres » obtenu à coups de bounding boxes). Ce sac est décrit comme « moyen » par différents sites marchands, et il est effectivement autour de la médiane des sacs féminins que je croise. J'ai envie de dire plutôt plus petit que la médiane, mais il y a peut-être du wishful thinking dedans.

Et si j'appliquais l'idée du téléphone à tout faire, en lui faisant faire office de lecteur d'e-books (ce qui serait une grosse régression pour moi, mais il me semble que ça correspond à ta pratique) et que je remplaçait la brosse à cheveux par une brosse « de voyage », j'aurais un inventaire fonctionnellemment équivalent qui rentre dans un autre sac que j'ai essayé, classé comme « petit », qui mesure environ 20×20×8 cm (avec le 20 de haut qui est arrondi avec plus d'excès que le précédent), et que je placerais bien entre le premier et le deuxième quartile des tailles de sac que je vois utilisés (mais là encore c'est peut-être trop optimiste).

Bref, tout ça pour dire que c'est un tas de petites choses, qui ne représente pas tant de volume ou de poids que ça par rapport à ce que portent les femmes présumées normales que je croise dans l'espace public. C'est probablement plus « utilitaire », mais c'est un reflet de mon moi profond.

Je lirai avec intérêt ta version de l'EDC ☺

W, ces bouchons, dans le principe, c'est comme le bout des écouteurs intra-auriculaires, répété plusieurs fois pour obtenir un effet « double vitrage » (ou triple sur certains modèles). Donc niveau confort, c'est une sensation différente, que je ne trouve ni meilleure ni moins bonne.

Pour moi la killer feature c'est la facilité de lavage, trempé à l'eau tiède presque tout part, et brosser légèrement finit le boulot. Alors que les bouchons en mousse ne supportent pas tous l'eau, le nettoyage et plus pénible et le séchage plus long.

L'autre grosse différence, c'est le cœur de ces bouchons, qui prend la place du haut-parleur dans les écouteurs qui fait tenir les couches ensemble. Ça donne une deuxième voie de passage au son, en plus de la couche d'air entre les parois de silicone, et on peut faire de l'ingénierie dessus. Le MusicSafe prétend avoir adapté le cœur pour éviter la distorsion du son en atténuant différemment les différentes fréquences (la fonction de transfert n'est clairement pas constante, mais je suppose qu'éviter les distorsions est une question psycho-acoustique et non physique). Quant au SleepSoft, il prétend bloquer les ronflements et autres bruits gênants, tout en laissant passer le bruit du réveil. Je peux confirmer qu'il atténue beaucoup plus les ronflements à côté de moi que le grincements des portes même à l'autre bout de l'appart'.

Pour ce qui est de fourrer le sac de courses, ça donne un résultat plus volumineux qu'un bon pliage, et je trouve ce sac déjà trop volumineux à mon goût lorsqu'il est plié…

Pour le GPS par rapport au téléphone, je ne vois pas très bien à quelle partie du texte tu fais référence, alors je vais couvrir les parties que je vois. La situation actuelle de GPS séparé vient surtout de l'inutilisabilité du téléphone à la moindre goutte d'eau dessus, et les jours de pluie ne sont pas rares parmi les jours où j'ai besoin d'assistance à la navigation. Acheter un GPS chaque jour de pluie où je dois naviguer n'est pas économiquement raisonnable.

Dans la situation du téléphone à tout faire, il ne me semble pas avoir évoquer la perte du téléphone qui tue la fonction GPS, mais seulement la perte du téléphone qui tue la fonction téléphone (d'où le téléphone secondaire renforcé, mais un smartphone renforcé pourrait remplacer les deux, à la diversification des opérateurs près) ou la perte du GPS qui tue la fonction téléphone, soit à cause de la batterie commune, soit par vol (en navigation le GPS est à la main et arrachable, alors que le téléphone est dans le sac (ouais, je navigue en GPS bien plus souvent que je téléphone dans l'espace public)).

Enfin, dans les situations où j'ai eu besoin de navigation, j'avais rarement la moindre idée d'où trouver un GPS à acheter. Dans l'évènement de mars 2013 qui m'a conduite à acheter le GPS séparé (après le fail lamentable du Nexus S dans ce rôle), il n'y avait que du résidentiel à perte de vue. Comment naviguer jusqu'à un magasin de GPS ?

Cela dit, on pourrait argumenter qu'avec un peu d'organisation (que je n'ai pas, mais l'aurais-je sous la pression de l'absence de GPS dans mon EDC ?), je pourrais ne prendre le GPS que si je sais que je vais en avoir besoin, en réduisant le problèmes au jours où il me faut naviguer inopinément et par temps de pluie ou de neige. Par exemple ce qui m'est arrivé en mars 2013, justement, et qui m'arrive plusieurs fois par an. De plus dans ce cas, comment transporter le GPS quand je sais que je vais en avoir besoin ? J'ai bien dit en tout début de billet que cette liste sert avant tout à dimensionner mon nouveau sac à main, si j'ai la place pour un GPS au quotidien, j'ai la certitude d'avoir la place pour ce GPS les jours où je sais que je vais m'en servir.

De la même façon, avec un peu d'organisation (ou même pas), je pourrais me passer du chéquier au quotidien. Comme expliqué dans le billet, le chéquier est plus là par habitude (et trop peu d'encombrement pour justifier son éviction) qu'autre chose. C'est à peu près le seul objet dans ce cas, non ?

4. Le mardi 5 mai 2015 à 14:32, par W :

Je suis con : je ne sais pas pourquoi, je pensais très fort à de l'eau rentrant dans le téléphone plutôt qu'à juste l'écran tactile momentanément non fonctionnel. (Je ne me souvenais pas de ton billet de 2013.)

Merci pour les infos sur les bouchons.

5. Le mercredi 6 mai 2015 à 6:45, par Balise :

Nah, j'ai pas lu sur téléphone depuis longtemps. J'ai pas mal lu sur Nexus 7, et là depuis Noël - merci sœurette - je traîne un Kindle Paperwhite partout avec moi. Et je kiffe ;)

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  • Publié le 3 mai 2015 à 23h21
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