Mais… mais… mais… pourquoi !?

C'est vrai ça, pourquoi, hein ?

Pourquoi je mets un titre comme ça sur ce billet, alors que je sais très bien que d'ici quelques années, quand je parcourrai l'archive du présent weblog, je me demanderai de quoi ça pourrait bien parler, et je serai irritée de devoir ouvrir ou charger la page pour le savoir.

C'est comme ce type que j'ai connu à El Paso. Un jour il s'est jeté dans les cactus a près s'être mis tout nu. Moi aussi, je lui ai demandé pourquoi.

En plus, il faut attendre le quatrième paragraphe pour découvrir qu'il est question ici de ma décision de passer le permis moto. Ou du moins, de m'inscrire dans une moto école dans ce but, car je ne sais pas encore par quel côté je vais en sortir. Notons que cette décision n'est pas encore concrétisée au moment de la publication de cet article, si vous commentez assez rapidement vous arriverez peut-être à me faire changer d'avis.

Du coup, chers lecteurs, après vous être tapé le suspense irritant que j'infligerai à moi-dans-le-futur, vous vous posez exactement la question éponyme.

En tout cas moi, je me la pose.

Du coup j'imagine que vous n'êtes pas au bout de vos frustrations dans ce billet. Comme moi.

Il m'a répondu qu'à ce moment-là, ça avait l'air d'une bonne idée.

Vin, dans les Sept Mercenaires

Peut-être que d'ici quelques années, je trouverai que ce choix de titre et de construction de billet ne seraient pas du tout mes pires décisions de 2019.

Je me suis longuement sondée, depuis des mois, pour trouver des éléments de réponse. Je n'ai rien trouvé de plus que le contenu de ce billet. Globalement, il y a quelque chose dans la moto qui me séduit, et ça ne va pas beaucoup plus loin.

Il est de fait que l'exemple de David Madore m'a influencée, mais probablement dans une très étroite mesure, parce que mon histoire remonte à bien a avant cette publication. Cependant, je me retrouve assez dans son histoire.

Je pense que mon goût général pour l'agilité, la compacité, et la prise directe sur les outils que je manipule ont pesé plus lourd que n'importe quel exemple.

Pour autant que je puisse faire confiance à des souvenirs aussi lointains, il me semble que j'avais assez tôt cette attirance, et qu'elle a ensuite été étouffée par le fait que ce n'est pas vraiment un truc de fille ni un truc d'intello.

Et puis des évènements récents (non décrits sur ce blog) ont peut-être fait sauter un certain nombre de préjugés mécaniques.

J'aime croire que l'accident de la route récent n'a pas eu du tout d'impact sur cette décision, mais la coïncidence reste suspecte. En tout cas, je ne me sens pas invulnérable aux crashs, si c'est ça qui vous inquiète, les suites psychologiques dans mon cas sont plutôt du côté « il suffit de si peu pour que la vie bascule, j'ai eu beaucoup de chance. »

J'écris sur des tendances vers « la moto », mais en vrai je n'ai pratiquement pas la moindre idée de quel effet ça fait de se déplacer en moto. Avant la semaine dernière, je n'avais jamais conduit de deux-roues motorisé, j'avais été passagère sur moins de cinq kilomètres cumulés sur toute ma vie, et je ne suis pas sûre d'avoir cumulé plus de trois heures sur deux-roues non-motorisé au cours de ce siècle.

Du coup, quelque part c'est ça qui m'a le plus poussée vers la moto-école : je suis séduite par ce que je m'imagine être faire de la moto, depuis assez longtemps pour être sûre que ça ne va pas passer tout seul avec le temps, et en dehors du temps le meilleur moyen pour se débarrasser de ce genre d'idées est de l'essayer. Soit ça me plait autant que je l'imagine, et je serai contente de m'être lancée, soit c'était juste de la hype et je serai contente d'en avoir été soulagée.

Je trouve que l'hédonisme est une assez bonne heuristique de quelles illusions garder et de quelles illusions se débarrasser.

Pour m'aider dans cette réflexion, j'ai utilisé le cours d'évaluation que la moto-école doit faire passer avant de proposer un contrat. J'espérais que ça me donnerait suffisamment d'expérience concrète pour me faire une vague idée de la réalité de conduire une moto. Et à ce niveau, c'était un échec complet. C'était très bien comme premier cours, mais très nul comme démonstration de ce que je peux espérer vivre.

Au moins je sais que je ne suis pas sévèrement révulsée par la conduite en moto, et que je suis aussi mal coordonnée et mauvaise en apprentissage corporel que je le croyais (même si j'entretenais une lueur d'espoir d'avoir progressé dans ces domaines, cet espoir a été complètement éteint).

Autrement, je dois reconnaitre que j'espère aussi que l'apprentissage de la circulation à moto me permettra contiennent des éléments transposables à la conduite en voiture, et que même si je ne touche plus jamais de moto de ma vie après cette préparation au permis moto, j'en ressorte quand même meilleure conductrice. Je ne m'attends à ce que ce soit énorme, peut-être même pas significatif, mais je n'arrive pas à me débarrasser de l'idée que ce sera non-nul.

Et à ce point-là, j'ai fait le tour de tout ce que j'ai trouvé pour expliquer cette décision, et je conviens que c'est bien léger.

Cependant, je n'ai pas encore fait le tour de la question éponyme.

Pour une raison que je ne cerne pas du tout, j'étais partie sur l'idée de ne pas publier cette histoire, parce qu'elle ne me semblait évidemment pas conforme à ma ligne éditoriale. Alors qu'à y regarder de plus près, ce n'est pas si évident du tout.

Autant dire que ma fierté d'avoir une ligne éditoriale claire et de m'y tenir vient de voler en éclats.

Globalement, cette ligne est que ce weblog donne de mes nouvelles à ceux qui me connaissent, sans toucher à l'intime et en se restreignant à ce que j'assumerais devant mes collègues ; mais il ne permet pas de m'identifier sans déployer des efforts ciblés et personnalisés.

J'ai prévu de tenir des notes sur mon ressenti tout au long de cette aventure, et c'est là que je fais appel à vous, chers lecteurs : voulez-vous suivre avec moi mon évolution dans le maniement des deux-roues sérieusement motorisés, ou est-ce que je vais vous barber avec ce flood sans intérêt ?

Commentaires

1. Le mardi 19 mars 2019 à 23:09, par Balise :

Moi, j'aime bien lire des trucs sur des trucs que je connais pas, même si c'est pas forcément ma tasse de thé a priori (et la moto, là, pour le coup, ça me tente pas du tout) : ça ajoute du random à mon cerveau, et le random c'est la vie. Donc : j'espère bien que tu vas en causer :)

2. Le dimanche 14 avril 2019 à 18:00, par Natacha :

Du coup, à la demande générale de Balise, j'ai commencé à publier une version à peine soignée de mes notes, dans l'article Journal d'une apprentie motarde.

Je ne le blog pas juste pour ne pas saturer le blog, vu ma fréquence de publication ces jours-ci par rapport à la fréquence prévue pour les leçons.

3. Le lundi 15 avril 2019 à 10:09, par Balise :

Ça tombe dans mon RSS aussi, alors nickel :P

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