Journal d'une apprentie motarde, leçon n°11

Cette leçon a été physiquement éprouvante, surtout par les conditions météo, mais je suis très contente de ce que j'ai pu faire. C'était la leçon la plus chaude jusque-là.

Il semble toléré d'ouvrir la veste sur le parcours lent, voire de l'enlever complètement si on a une protection dorsale indépendante.

Du coup je me suis rendu compte que je ne maitrise pas très bien quelles protections sont superflues à très basse vitesse, et quelles vitesses exactement sont « très basses ». Je ne m'étais pas trop intéressée à cette question parce que j'étais partie du principe naïf mais précautionneux de tout porter tout le temps.

Visiblement, le casque et la dorsale sont importants à toutes les vitesses, et dans mes chutes passées je pense que le bitume aurait laissé des traces sur toute la peau exposée, même si je ne suis pas sûre que ça aurait été jusqu'au sang. En revanche je ne crois pas avoir déjà vécu de situation ou une protection articulaire (épaules, coudes, genoux, chevilles) m'a été utile.

Cela dit, malgré la chaleur insupportable, j'ai plutôt bien réussi mes exercices, ce qui met à mal l'idée que ce la température soit responsable de ma leçon catastrophe.

De plus, ça semble confirmer que les réussites de la leçon précédente ne sont pas une anomalie, mais le déclic a bien eu lieu. Et ça, c'est vraiment encourageant.

En détails, la leçon a commencé tout de suite par du parcours lent, du côté où je suis plus faible, et j'ai enchaîné trois parcours de suite sans la moindre faute, comme ça, à froid. Ensuite un passage avec une erreur mineure, qui m'aurait donc valu un B (qui me suffit), puis un autre passage avec la note maximale.

Ensuite pareil sur le parcours symétrique, où j'ai fait trois passages presque parfaits avant ma première grosse erreur.

Presque parfait, parce qu'il y a visiblement un problème dans mes demi-tours vers la droite avec arrêt au milieu. J'ai encore ça à travailler, c'est probablement à cause de ma gestion du freinage, car le frein arrière mobilise le pied droit, alors que j'ai besoin d'un appui à l'intérieur du virage au démarrage.

Sur tout le reste des parcours lents de la leçon, j'ai dû tenir trois quarts d'exécutions parfaites, et trois erreurs majeures en plus des demi-tours que je ne maitrise pas encore.

Je pense que tout ça aurait déjà suffit à me faire considérer cet exercice comme acquis, mais ce qui m'a vraiment convaincue est la fois où je suis partie sur une trajectoire merdique, ce qui m'a rendue très pessimiste sur la suite, et j'ai réussi à me rattraper, et finir avec un parcours parfait et plusieurs secondes de marge sur la partie chronométrée. Maîtriser l'exercice, c'est une chose, mais maîtriser le rattrapage d'erreur de trajectoire, c'est encore un niveau au-dessus.

Une chose amusante est que depuis ce déclic, j'ai l'impression que le parcours lent est beaucoup plus grand. Intellectuellement je comprends bien que la maîtrise de la moto permet un contrôle plus fin des trajectoires, et donc de caser plus de manœuvres dans le même espace, mais je suis étonnée par le ressenti d'avoir vraiment plus de place entre les portes.

Je me souviens encore de la leçon avec le déclic, en première partie je trouvais les portes très (voire trop) serrées, et ensuite, sur le parcours dans l'autre sens, on se demandait si les distances étaient vraiment les mêmes et si ce n'était pas un parcours configuré pour l'apprentissage, avec la même disposition mais à une échelle plus grande.

Entre les parcours lents, pour se rafraîchir un peu, nous avons fait des parcours rapides. Je maîtrise le freinage d'urgence depuis longtemps, mais l'évitement a été une belle leçon d'humilité. J'ai dû en réussir un sur trois ou un sur quatre. À chaque fois c'est pareil, si je regarde le cône je le fais voler, et si je ne le regarde pas ça passe sans problème. Il ne reste plus qu'à trouver comment corriger ça, et à part la répétition en attendant un déclic, je n'ai pas d'idée.

Comme le lent est acquis des deux côtés même à froid, on m'a proposé une place d'examen dix jours plus tard, mais le planning ne permettait qu'une seule autre leçon avant de passer. Comme je ne suis pas super rassurée sur ma vitesse à avoir des déclics, et comme le délai de repassage après un échec a l'air énorme, j'ai préféré refuser.

Vers la fin de la leçon, alors que je vérifiais que le parcours lent est vraiment acquis et à travailler le demi-tour qui ne me revient pas, j'ai bêtement calé. Et la batterie n'avait pas la force pour me faire repartir. Même topo que fans la leçon précédente, avec la curiosité en moins.

Ça fait perdre quand même pas mal de temps, et il y a manifestement un coup de main à avoir.

Un autre élève, qui se trouvait être mécanicien de profession, a essayé d'aider, mais ce n'est qu'à l'arrivée du moniteur qui avait relancé la moto la dernière fois que j'ai pu repartir.

Le mécanicien a quand même donné l'indication intéressante qu'une fois la moto démarrée, il faut faire huit kilomètres à 50 km/h. Je ne sais pas d'où sort ce nombre ni dans quelle mesure je peux lui faire confiance, mais sur un plateau qui fait en gros 150×50 m, ça fait une vingtaine de tours, et j'en étais loin.

Je sentais revenir le stress de la dernière fois sur l'interdiction de caler pendant le trajet retour, mais cette fois j'ai calé dix mètres après la sortie de du plateau. Par habitude, j'ai appuyé sur le bouton du démarreur, et le moteur a gentiment redémarré.

Je ne sais pas si la batterie était vraiment opérationnelle, ou si ça m'a grillé ma seule cartouche, mais j'étais beaucoup plus zen sur le reste du trajet, et je n'ai pas calé.

Il faudrait vraiment que je trouve des ordres de grandeur sur les batteries de moto et de voitures, parce que ça fait vraiment trop souvent qu'une intuition de ces systèmes me manque.

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  • Publié le 7 juillet 2019 à 19h50
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