Fiat Lux
Dans une entrée récente de mon photoblog j'ai rassemblé toutes les lampes de poche en ma possession ; je saisis cette occasion de documenter en long, en large, et en travers l'histoire derrière chacune d'elles.
Il n'aura pas échappé au lecteur assidu que dans mon Every Day Carry de 2016, il n'y avait aucune source lumineuse, à l'exception du flash de l'ordiphone, mais il y avait déjà l'idée d'ajouter une lampe de poche. Deux ans plus tard, mon Every Day Carry de 2018 contenait une lampe frontale, mais je n'ai détaillé nulle part ce qu'il s'est passé entretemps.
Je m'en vais rétablir ça derechef.
Dramatis personæ
De gauche à droite :
- Olight I3S Eos, une lampe porte-clefs, achetée en premier, fonctionnant avec une pile AAA ;
- ZebraLight H600Fc Mk IV, une lampe à angle droit, achetée en dernière, fonctionnant avec une batterie 18650 ;
- ZebraLight H53Fw, une lampe à angle droit, achetée en troisième, fonctionnant avec une pile AA ;
- SkilHunt H04 RC, une lampe à angle droit, achetée en avant-dernière, fonctionnant avec une batterie 18650 ;
- ThruNite Ti4T, une lampe stylo, achetée en deuxième, fonctionnant avec deux piles AAA.
L'arrivée de la lumière : Olight I3S Eos
Mes souvenirs de 2016 ne sont pas aussi clairs que j'aurais aimé, j'espère que je ne vais pas trop trahir l'histoire.
Je ne me souviens plus du tout par quel concours de circonstances je me suis dit qu'il me faudrait une lampe de poche dans mon sac à main. J'imagine que c'est à force d'en voir dans beaucoup d'EDC étalés sur le grand 'ternet. Et peut-être pour combattre le point unique de défaillance qu'est le « téléphone-à-tout-faire », en ayant une source Lumineuse qui utilise une autre batterie.
J'ai acheté ma première lampe de poche pendant l'écriture de mon billet d'Every Day Carry 2016, au début du printemps. Une toute petite lampe porte-clefs, pour ne pas prendre trop de place, et qui utilise un accumulateur standard pour pouvoir acheter un remplacement n'importe où.
Je n'ai pas beaucoup utilisé cette lampe, mais elle m'a donné une leçon très importante : je n'aime pas du tout les interfaces à tourner. Je comprends l'intérêt, elle ne va pas s'allumer inopinément, mais même pour une utilisation très occasionnelle c'est juste beaucoup trop pénible pour mon goût. Il me faut une interface avec un bouton qu'appuie ou qu'on glisse.
Détails techniques
DÉBUT D'ENCADRÉ OPTIONNEL
Je n'avais pas du tout fait attention à ces détails à l'époque, ni avant ni après l'achat, mais ils sont tellement pénibles à retrouver que je les archive ici.
Cette lampe a un mode stroboscopique et trois modes continus, qui correspondent à trois niveaux d'intensité, nominalement 0.5, 20, et 80 lumens, pendant 60 heures, 8 heures, et 35 minutes. Une intensité lumineuse de 360 cd est jetée à côté sur la fiche technique, en supposant que ça corresponde aux 80 lm ça fait un angle caractéristique de 30°.
Elle démarre sur le mode continu moyen, et dévisser puis revisser rapidement la tête permet de passer du mode continu moyen au mode continu fort, du mode continu fort au mode continu faible, et du mode continu faible au mode continu moyen. Après avoir fait deux cycles dans un temps suffisamment court, on accède au mode stroboscopique.
FIN D'ENCADRÉ OPTIONNEL
Ma première lampe sérieuse : ThruNite Ti4T
Moins d'un mois plus tard j'ai donc acheté ma deuxième lampe, avec un bouton à cliquer.
C'est une lampe au format stylo, qui est donc plus volumineuse mais presque plus facile à transporter grâce aux emplacements pour stylo qui se trouvent dans beaucoup de sacs (au moins parmi ceux que je possède).
Une lampe EDC ou le téléphone-à-tout-faire ?
Comme je n'étais pas rebutée par l'interface, j'ai pu la transporter et m'en servir « pour de vrai ». Et j'ai rapidement été convaincue de son intérêt par rapport au flash de l'ordiphone.
Sa première qualité est que la lumière est bien plus douce, orangée plutôt que bleutée. Ça n'a l'air de rien, et ça ne justifie probablement pas tout seul l'ajout d'un objet dans le sac à main, mais c'est un gain de confort sensible.
Sa deuxième qualité, qui est pour moi la plus importante, est la présence de modes, c'est-à-dire essentiellement différents niveaux de puissance (il y a aussi le mode stroboscope, mais ça ne m'intéresse pas du tout).
En particulier, le mode « luciole », vendu à 0.4 lm, est excellent pour voir où mettre les pieds la nuit sans temps d'adaptation pour les yeux. Je ne sais pas si les ordiphones modernes sont capables de réduire l'intensité du flash, mais tous les miens ont l'écran qui est déjà un éclairage trop intense pour la nuit.
Et sa troisième qualité significative est d'éclairer moins large, ce qui permet d'éclairer plus loin. En extérieur le flash peut se retrouver à ne pas éclairer assez loin pour s'orienter, même en mettant plus de puissance, parce qu'un flash doit être large.
En passant, c'est la raison pour laquelle je désespère de voir des lumens partout, qui mesurent en gros la quantité totale de lumière qui sort de la lampe, alors que je trouve plus pertinent l'intensité lumineuse dans chaque direction, idéalement sous forme d'un graphe en candélas fonction de degrés, en supposant une symétrie cylindrique ; et les lumens seraient l'aire sous cette courbe.
Ma première interface de lampe
Je crois que je n'en avais pas conscience quand je l'ai choisie, mais au fil de l'utilisation j'ai beaucoup apprécié la conception de l'interface. Je sais aujourd'hui que j'ai eu de la chance de tomber du (presque) premier coup sur une lampe qui coche toutes mes cases.
D'abord, le mode minimal est facile à atteindre même moins-qu'à-moitié réveillée, pour ne pas se retrouver catapultée dans le réveil complet par un mode fort activé involontairement. En l'occurrence, le mode minimal est celui qui sort par défaut à l'allumage.
Ensuite, cette lampe a une mémoire très courte (une dizaine de secondes), donc je n'ai pas besoin de mémoriser moi-même quoi que ce soit pour prédire son comportement. Je dis ça par opposition aux lampes qui se souviennent du mode dans lequel elles ont été éteintes, pour revenir dans ce mode à l'allumage suivant ; il faut donc se souvenir du mode dont elles se souviennent, sinon c'est une surprise à chaque allumage.
Évidemment, la combinaison de ces deux fonctionnalités fait que quand j'utilise cette lampe en plein jour, je tombe d'abord sur le mode minimal qui ne me sert à rien, avant d'arriver à un mode utile. Je trouve que c'est un prix dérisoire à payer.
Conclusion
J'ai bien aimé cette lampe, je l'ai trimballée partout pendant un peu plus d'un an, et elle a grandement contribué à définir mes goûts sur les interfaces et mes cas d'utilisation.
J'ai (récemment) lu des gens trouver que le mode moyen est un peu faible pour l'éclairage de jour, et que le mode fort chauffe très vite. Je ne me souviens plus si j'avais fait ces constatations, j'ai rarement utilisé le mode fort mais surtout par souci d'autonomie des piles, et je me satisfaisais du mode moyen. Je n'avais pas des masses de base de comparaison non plus.
Détails techniques
DÉBUT D'ENCADRÉ OPTIONNEL
C'est encore une lampe dont internet a presque oublié les caractéristiques, donc je me les note ici.
Cette lampe a un mode stroboscopique et trois modes continus, qui correspondent à trois niveaux d'intensité, nominalement 0.4, 32, et 300 lumens, pendant 137 heures, 12 heures, et 51 minutes.
Il n'y a pas d'indication officielle, mais quelqu'un a mesuré entre 700 et 800 cd, ce qui ferait un angle caractéristique d'une quarantaine de degrés.
FIN D'ENCADRÉ OPTIONNEL
La découverte de l'angle droit : ZebraLight H53Fw
Les recherches
Je ne me souviens plus du tout pourquoi je n'ai pas considéré la lampe précédente comme ma lampe ultime et je suis restée « à l'écoute du marché ».
C'est peut-être après avoir constaté le manque de mode « mains libres » de cette lampe, car j'ai effectivement beaucoup regardé du côté des lampes frontales.
Dans ces recherches supplémentaires, je me souviens avoir lu que les lampes « sérieuses » sont à base de piles AA, et que les lampes à base de piles AAA se limitent au bas de gamme.
Je ne suis pas sûre d'avoir pris au sérieux cet argument, mais à l'époque je considérais les piles AA comme le standard chez moi, et je n'ai acheté des piles AAA qu'à contrecœur, parce que c'est indispensable pour le format stylo.
Un peu plus tard je suis tombée sur quelqu'un qui vantait les mérites de la marque ZebraLight et des lampes à angle droit. Je ne me souviens plus si j'avais vu d'autres marques qui font des lampes de ce format, pendant longtemps les concepts étaient confondus dans ma tête.
Le principe c'est comme une lampe de poche normale, mais avec l'émetteur sur le côté plutôt que dans l'axe du cylindre. Ça permet d'avoir une lampe hybride, qui se tient aussi bien à la main que sur un bandeau frontal, et qui peut en plus se poser sur une surface plane pour un mode « mains libres » statique.
Cette polyvalence m'a beaucoup intéressée, et même à la main il me semblait intéressant de ne pas avoir besoin d'un angle extrême du poignet ; avec en plus la base de pile AA, j'ai acheté cette lampe auprès de ZebraLight (qui livrait dans le monde entier à l'époque), en août 2017.
Le coup de foudre
J'ai essayé cette lampe et je l'ai immédiatement adoptée.
Elle a tout ce que j'aime dans la lampe-stylo : un mode très basse intensité qui ne réveille pas trop et en accès direct, un mode moyen pour les autres utilisations, et un mode fort pour quand il en faut un peu plus ; et une mémoire pour configurer ces trois modes mais pas de mémoire de sélection des modes.
Avec en plus le format à angle droit, qui a tenu toutes ses promesses et même plus.
Et comme si ça ne suffisait pas, j'ai en plus découvert les joies de la programmation des différents modes, qui est sympa' mais dont je pourrais me passer, et de l'indicateur de niveau de batterie, dont j'aurais beaucoup de mal à me passer.
J'ai fini par la configurer avec le mode bas à 0.3 lm, le mode moyen à 29 lm, et le mode fort à 267 lm. Je trouvais parfois le mode moyen un peu petit, et je ne me souvenais pas tout le temps que j'avais un mode à 63 lm à portée de main, donc j'ai plusieurs fois utilisé le mode fort en renonçant à l'autonomie, et je l'ai trouvé suffisamment endurant.
Pendant plus de 4 ans cette lampe était tellement la lampe ultime à mes yeux que je n'ai même pas regardé d'alternative.
Je ne fais pas d'encadré technique, parce que ZebraLight a l'air de faire partie de ces rares commerçants qui utilisent des URL pérennes, au point que le lien vers la ZebraLight H53Fw que j'avais utilisé en 2018 est encore valide aujourd'hui (et conforme à mon backup personnel).
Les imperfections
Même si cette lampe est restée ma lampe ultime qui éteint toute envie de remplacement, au fil des années j'ai pu constater quelques imperfections.
L'accès au mode faible
D'abord le mode faible n'est pas si facile d'accès que ça.
Formellement, quand la lampe est éteinte, garder le bouton appuyé passe en mode faible, puis moyen, puis fort, puis reboucle sur le mode faible, jusqu'à ce que le bouton soit relâché pour fixer le mode.
L'accès direct au mode faible se fait donc en appuyant longtemps, mais pas trop longtemps sinon la lampe passe au mode moyen. Il faut quand même appuyer suffisamment longtemps pour que ce ne soit pas interprété comme un appui court, qui active le mode fort.
Je viens de réviser la documentation pour essayer de quantifier cet appui, et « suffisamment longtemps » c'est au moins 0.6 secondes. Il n'y a pas de nombre officiel pour « trop longtemps », mais c'est à peu près 2 secondes après le début de l'appui, ou peut-être 1 seconde après le seuil précédent (donc 1.6 secondes après le début de l'appui).
J'ai connu quelques ratés dans cet appui assez-longtemps-mais-pas-trop. Une fois j'ai appuyé trop longtemps et pris le mode moyen dans les yeux, et depuis la peur d'appuyer trop longtemps me fait appuyer pas assez longtemps. Pour éviter de me prendre cent fois trop de lumière dans la figure, je m'en prends mille fois trop…
Ça ne m'arrive pas souvent, la plupart du temps je trouve facilement le mode faible, mais quand ça arrive c'est très très désagréable.
L'installation dans le bandeau
Je transporte habituellement la lampe sans accessoire ou avec son clip, et je la fixe au bandeau pour la transformer en lampe frontale quand j'en ai besoin.
L'insertion de la lampe dans la pièce de silicone du bandeau est un peu pénible. C'est la contrepartie d'une bonne tenue de la lampe, le bandeau tomberait de la tête bien avant que la lampe tombe du bandeau ; mais plusieurs fois ça m'a fait renoncer au mode frontal, et rester dans un mode moins pratique, à la main ou posée.
L'agrafe
L'agrafe détachable ne peut se mettre que dans une seule position, qui me semble être la moins utile, à l'opposée de la tête. Donc utiliser cette agrafe pour porter la lampe à une poche, à la ceinture, ou au col met la lampe tête en bas, donc avec le faisceau plus loin des yeux et avec le bouton moins facile d'accès, et dans le sens où appuyer dessus dégrafe la lampe (donc il faut à la place pincer la lampe entre le bouton et l'autre extrémité).
Je crois que du coup je n'ai jamais utilisé cette agrafe pour tenir la lampe, mais seulement pour l'empêcher de rouler quand je la pose horizontalement (comme sur la photo).
La force du mode faible
À ce stade c'est vraiment du pinaillage, et je ne l'aurais même pas mentionné si ça n'avait pas joué par la suite, mais le mode faible que j'utilise, présenté comme étant 0.3 lm, est un tout petit trop fort pour moi, et j'ai tendance à couvrir la moitié du faisceau avec mon doigt.
Ce qui ne change d'ailleurs pas l'intensité lumineuse, mais réduit le flux lumineux en réduisant la largeur du faisceau, je ne sais pas trop quelle est la pertinence relative de ces grandeurs, mais peu importe puisque personne ne mesure l'intensité lumineuse des modes faibles.
Le mode juste en dessous est à 0.06 lm, et pour le coup c'est trop faible, je suppose que l'idéal avec cette forme de faisceau serait vers 0.15 lm.
Mes cas d'utilisation
Il me semble à stade intéressant de faire la liste de ce que je fais avec une lampe à angle droit dans mon EDC. J'aurais bien inclus les cas d'utilisation de ma lampe-stylo, mais je n'en ai pas de souvenir assez clair.
-
La navigation nocturne à l'intérieur. Je ne suis pas sûre que ce soit le cas le plus courant, mais c'est le cas le plus contraignant pour mon choix de lampes.
-
Le complément d'éclairage intérieur. Typiquement pour regarder sous les meubles, derrière les meubles, ou dans le tas de fils entre deux lames d'une baie, c'est-à-dire en gros là où l'éclairage normal n'arrive pas suffisamment. Je pense que cette utilisation est un peu plus fréquente que la navigation nocturne, mais c'est assez proche pour que je me trompe peut-être.
-
L'éclairage d'appoint en intérieur. En cas de coupure de courant, pour rejoindre le disjoncteur, pour patienter avant la fin d'une coupure plus généralisée, ou pour remplacer une ampoule défaillante. Ce cas est nettement plus rare que les précédents.
-
L'éclairage d'appoint en extérieur. Je le distingue du précédent parce qu'il est encore plus rare et qu'il demande des caractéristiques différentes en termes de puissance et de largeur de faisceau.
Je m'attends à ce que les deux derniers cas soient moins rares dans le futur que par le passé, entre la mode de la sobriété énergétique, la fin de l'énergie bon marché, et la fin des services non-marchands comme l'éclairage public.
L'essai 18650 : SkilHunt H04 RC
Le retour sur le marché
Le problème d'une lampe ultime, c'est que je me mets à en dépendre de plus en plus. Et plus je dépends d'un objet, plus je crains sa perte, et plus je veux m'assurer de pouvoir y faire face, par exemple avec un deuxième exemplaire identique.
La question d'une lampe de poche de secours, pour le cas où ma ZebraLight n'était plus utilisable pour une raison ou pour une autre (usure, panne, vol, casse, etc), a commencé à se poser quand je réfléchissais aux autres duplications dans mon go bag.
À peu près la même époque, j'allais de temps en temps voir les sites des fabricants de produits que j'aime bien, pour voir comment ils ont été affectés par la Grande Pandémie. Ce n'est pas sans déception que j'ai vu que ZebraLight ne vendait plus qu'aux États-Unis, et je n'ai pas trouvé de revendeur européen.
Début 2022, pendant que je terminais mon premier go bag, j'ai vu que la situation ne semblait pas s'arranger, j'ai recommencé à m'intéresser à l'offre de lampes.
Il est de fait que la motivation derrière les évènements qui ont conduit à ce billet se limite au besoin de duplication et de réserve, et c'est une coïncidence complète que ça tombe au moment où l'actualité tourne en boucle sur les risques de coupures de courant l'hiver prochain et sur éteindre des lumières pour afficher une contribution dérisoire.
J'ai passé une quantité déraisonnable de temps sur r/flashlight, et j'ai fini par me laisser convaincre des avantages des lampes à base de batterie 18650, après y avoir réfléchi pendant une quantité tout aussi déraisonnable de temps.
Après avoir bien parcouru le reddit et quelques autres forums, et après une énième déception des résultats des moteurs de recherche, je me suis décidée pour la SkilHunt H04 RC : une lampe à angle droit, avec un mode très faible facile d'accès, un bandeau plus réputé que celui de ZebraLight, un chargeur intégré et une batterie vendue avec, pour débuter simplement dans le monde 18650.
La déception
Mes premières impressions étaient pourtant très positives.
Je craignais qu'en passant d'une pile AA à une batterie 18650, la lampe se retrouve trop grosse et trop lourde, et finalement ce n'est pas du tout le cas. Le sac à main est certes légèrement alourdi, mais c'est négligeable devant son contenu actuel, et je ne le sens pas sans le mesurer.
Le bandeau et son support de lampe sont aussi à la hauteur de mes attentes. Le bandeau lui-même me semble aussi bon que celui de ZebraLight, mais il a en plus une bande rugueuse qui aide au maintien place, le réglage de taille est un peu plus dur (plus pénible à ajuster mais qui bouge moins ensuite).
Le support est en plastique rigide, plus encombrant que celui de ZebraLight, mais il tient fermement la lampe, au point que j'ai à peu près autant confiance en lui qu'en celui de ZebraLight, mais l'insertion et le retrait sont beaucoup plus faciles en ayant l'ensemble devant soi. J'espérais pouvoir faire faire à la lampe des aller-retours entre la main et le front en gardant le bandeau, mais le support est trop dur pour ça.
J'aurais dû regarder de plus près l'interface. Le mode faible est certes facilement accessible par un appui long, et j'apprécie particulièrement le fait que l'appui long qui parcoure les intensités possibles du mode faible est un appui différent de l'appui long qui allume le mode faible, donc on peut se cramponner au bouton pour allumer le mode faible sans aucun risque de s'abimer les yeux. En revanche, la mémoire du dernier mode non-faible utilisé est aussi pénible que je l'imaginais.
Le support magnétique est une idée très intéressante, mais après m'être posée deux minutes pour réfléchir à quand ça aurait pu m'être utile, par rapport au nombre de fois où ça peut être pénible, je ne suis pas sûre que ce soit si intéressant dans ma vie.
Le chargeur USB intégré est certes sympathique, mais ça fait un câble propriétaire de plus à trimballer, c'est moins encombrant qu'un chargeur dédié mais c'est logistiquement aussi compliqué. Et il paraît que ça expose suffisamment la batterie pour allumer de la laine d'acier, même si ce serait plus difficile qu'avec la lampe sur cette vidéo spectaculaire, ça jette quand même le doute.
La vraie déception a commencé quand j'ai essayé de m'en servir dans des situations que j'ai construites pour ressembler à mes cas d'utilisation.
Comme ZebraLight ne communique pas de mesure d'intensité lumineuse ou de détail sur la forme du faisceau au-delà d'un angle total (contrairement à ce que j'ai appelé « angle caractéristique » ci-dessus qui serait l'angle total d'un faisceau de même flux lumineux et d'intensité lumineuse constante égale au maximum du faisceau réel) de 90°, je ne me suis pas trop intéressé à la question, j'ai juste pris l'alternative « floody » dans la gamme H04.
Or ma ZebraLight arrose plus large que cette SkilHunt, à niveau que je n'arrive pas à quantifier autrement que je vois à peu près la même intensité lumineuse dans le mode 0.5 lm de SkilHunt et dans le mode 3.3 lm de ZebraLight. Ça donnerait la valeur absurde de 103° d'angle caractéristique pour ZebraLight, contre 39° pour SkilHunt, alors que la différence n'est pas aussi marquée que ça (le prochain encadré détaillera ces nombres si quelqu'un veut vérifier).
Bref, le « floody » de ZebraLight a bien plus de flood que le « flood beam » de SkilHunt, et ça a deux conséquences pénibles.
D'abord, le mode faible de SkilHunt est bien plus fort que le mode faible de ZebraLight. 0.3 lm sur la dernière était un peu trop fort pour moi, j'imaginais avoir un peu plus fort avec 0.5 lm, mais j'ai l'équivalent de 3.3 lm, ce qui réveille beaucoup trop.
Ensuite, le faisceau est plus étroit que celui de ZebraLight, et ça impacte l'utilisation en lampe frontale à portée bras. J'ai essayé de suivre les câbles dans une baie et de changer une ampoule, ça reste utilisable, mais j'ai besoin d'un mode moyen plus intense pour voir suffisamment bien sur les bords, et ça fait une différence plus grande et un peu pénible entre les bords et le milieu.
Dans tout ça, il n'y a que la force de mode faible qui est rédhibitoire pour une seule de mes utilisations. En dehors de ce cas, cette lampe reste très bien, et beaucoup mieux que rien, mais quand même nettement moins bien que ma ZebraLight.
Détails calculatoires
DÉBUT D'ENCADRÉ OPTIONNEL
Si quelqu'un veut reprendre mes calculs, au cas où je me sois plantée quelque part, je suis partie des valeurs officielles de SkilHunt, de 2800 cd pour 1000 lm, ce qui ferait un angle solide caractéristique de 1/2.8 stéradians, c'est-à-dire qu'une source lumineuse qui envoie 2800 cd uniformément dans toutes les directions d'un tel angle solide, envoie 1000 lm au total.
Un cône a cette valeur d'angle solide quand son demi-angle au sommet est d'environ 0.3388 rad, soit un angle au sommet de 38.8°.
En supposant que je perçoive correctement la même intensité lumineuse quand l'autre lampe a un flux 6.6 fois plus grand, l'angle solide caractéristique est également 6.6 fois plus grand, et avec le même calcul le demi-angle au sommet est d'environ 0.8959 rad, soit un angle total 103°.
FIN D'ENCADRÉ OPTIONNEL
La nouvelle lampe ultime ? ZebraLight H600Fc Mk IV
La pulsion d'achat
Le dernier épisode de cette saga est un peu flou, même si c'est le plus récent. Je n'ai aucune idée de comment ma déception envers la SkilHunt et l'information que nkon.nl vend des ZebraLight en Europe ont cheminé dans ma tête et mes bas instincts pour finir dans une décision d'achat.
Il est de fait qu'à ce moment-là il n'y avait de H53 en stock, et un seul modèle même au catalogue ; et le côté 18650 de la SkilHunt était plutôt positif.
Je continue de me demander si la chimie NiMH a une meilleure longévité que les chimies à base de lithium dans mes cas d'utilisations très occasionnelles, mais j'ai à présent suffisamment confiance dans le format 18650 pour supposer que les batteries de remplacement seront aussi faciles à trouver et entretenir que les AA.
J'ai fait le tour de l'offre ZebraLight, je me suis trouvée assez indifférente entre les différents niveaux de CRI, même si je préfère légèrement les températures plus faibles ; j'ai hésité entre les « flood » comme H604 et les « floody » comme H600F, après avoir rapidement écarté les versions plus « throwy », et je me suis dit le « flood » risque d'être trop handicapant à moyenne portée et pas assez bénéfique à portée de bras.
Donc je suis assez convaincue par les modèles H600Fd et H600Fc, et le second était en stock contrairement au premier.
J'aurais pu essayer de laisser plus de temps à la SkilHunt, puisque je garde une ZebraLight H53Fw complètement opérationnelle. J'aurais pu garder la H53Fw comme lampe principale et garder la SkilHunt comme remplacement en cas de panne ou autre malheur, éventuellement chercher une autre lampe de nuit.
Peut-être que ça s'est joué sur les difficultés à trouver une lampe de nuit : la course effrénée aux lumens me rappelle la course aux grands écrans sur les ordiphones, et ça a l'air aussi dur de trouver en 2022 une lampe capable de sortir 0.1 lm qu'un ordiphone avec un écran de 4 pouces.
J'ai encore essayé de faire cette recherche pendant la rédaction de cet article, aussi bien à coups de Google que de recherches sur reddit et sur parametrek, et c'est bourré de lampes encore trop puissantes pour moi, et en sub-décilumen je n'ai rien trouvé d'autre que ZebraLight, et des modèles d'ArmyTek ou Manker de la même gamme de prix et de complexité.
Le verdict à chaud
Je n'ai pas encore eu le temps de beaucoup utiliser cette lampe, donc je n'ai pas encore vraiment d'avis a posteriori. Ou du moins, pas aussi mûr que les avis que je publie habituellement dans ce weblog.
L'interface est exactement la même que mon autre lampe ZebraLight, donc presque complètement à mon goût avec le même petit défaut d'accès au mode faible.
J'espère qu'avoir mis des nombres sur cet accès m'aidera à échouer moins souvent, parce qu'avec les intensités plus fortes permises par la batterie au lithium, se rater sur le mode faible va être encore plus douloureux.
La taille plus grande pour contenir la batterie 18650 donne une prise en main plus à mon goût, et le poids supplémentaire n'a pas l'air de me déranger, ni à la main ni en frontale.
L'agrafe est réversible, mais je ne suis pas encore sûre de pouvoir penser à l'utiliser, après avoir vécu si longtemps avec une ZebraLight non-agrafable.
Un de ces jours, j'essayerai si le mode 0.08 lm est plus à mon goût pour la nuit que le mode 0.3 lm, maintenant que je me suis suffisamment penchée sur l'interface pour savoir comment le configurer.
J'espérais pouvoir utiliser cette lampe directement dans le bandeau SkilHunt, j'avais lu des commentaires sur reddit prétendant que ça marche, mais la ZebraLight est légère plus fine que la SkilHunt. Ça a l'air de tenir, mais avec trop de jeu pour fixer sa direction. J'essayerai peut-être trouver une cale ou quelque chose pour bénéficier de ce support.
J'essayerai peut-être un jour de magnétiser l'agrafe, on verra si je trouve une utilisation à l'attache magnétique.
Les accessoires
Contrairement à SkilHunt qui vend une lampe avec un chargeur intégré, et avec une batterie en option, pour utiliser la ZebraLight il faut acheter une batterie 18650 séparément, en faisant attention à ne pas prendre un modèle trop grand, et un chargeur pour aller avec.
Après consultation de reddit, j'ai acheté un chargeur Xtar qui fait en même temps batterie USB et qui donne des indications suffisamment précises sur l'avancement de la charge pour pouvoir l'arrêter pas trop loin de l'optimum de stockage.
Parce qu'évidemment, j'ai acheté en même temps des batteries 16850 de rechange, mais il y a trop peu de risques d'en avoir besoin pour les stockées chargées à fond plutôt qu'au niveau de stockage standard.
Conclusion
Voici une énième histoire de je suis allée sur r/flashlight pour acheter une seule lampe, et maintenant j'en ai toute une collection.
J'ai déjà plus de lampes que nécessaire, et plus de batteries que je peux raisonnablement gérer. J'ai une lampe que n'imagine pas utiliser un jour (Olight), une lampe en réserve si un jour je veux en garder une quelque part (ThruNite), et trois lampes susceptibles d'être emmenées avec moi (ZebraLight et SkilHunt).
Je n'ai pas (encore ?) l'intention d'emporter plusieurs lampes avec moi, mais je ne sais toujours pas trop laquelle prendre et lesquelles garder en réserve. La ZebraLight H53Fw a l'avantage historique, la ZebraLight H600Fc est la plus à mon goût, et la SkilHunt mérite des expérimentations pour préciser ses limites.
Je ne crois pas être accro', et je n'ai pas l'intention d'agrandir ma collection, à moins que je finisse par tomber sur une lampe de nuit qui me tente.
On verra bien ce que ça va donner avec le temps…
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- Publié le 31 juillet 2022 à 20h00
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