Chicagoland Vampires (1 à 9), de Chloe Neill
Chicagoland Vampires est une série de de livres écrits par Chloe Neill, centrés autour de l'héroïne narratrice Merit, qui est transformée en vampire au tout début de la série.
Dans cette page, je vais me retrouver à révéler des éléments clefs (divulgâcher) de certains livres. Concrètement, dans ce qui est sous le titre d'un tome, je me permets d'évoquer sans précaution tous les tomes précédents, et je protège cette façon les éléments clefs du tome en question : tous à spoil ! (si la magie du CSS n'opère pas, vous êtes ainsi prévenus), mais les tomes suivants ne seront pas du tout évoqués (et parfois même pas lus).
Dans ce monde, les vampires sont les premières créatures surnaturelles à révéler leur existence au grand public, quelques mois seulement avant le début de la série, et uniquement à Chicago. Merit cherche à la fois à se faire une place dans le monde des vampires, et dans sa fonction de Sentinelle, tout en ménageant les humains et en gérant sont histoire d'amour avec le Maître de son groupe de vampires.
Après les Night Huntress, les Kate Daniels, les Georgina Kincaid, les Dresden Files et les Takeshi Kovacs, je cherchais une nouvelle série dont le personnage principal a le même genre de traits de caractère, et Balise m'a fait découvrir cette série. Je dirais qu'avec Merit, ils ont une certaine badasserie tempérée par des principes et du snark face aux dangers pas forcément raisonnables qu'ils affrontent.
Dans l'ensemble, j'aime bien ces aspects de la personnalité de l'héroïne, et plus généralement sa façon de réagir aux évènements. J'ai plus souvent du mal avec sa façon de réagir face à ses amis ou alliés, et les réactions réciproques. Ce n'est pas grand chose, mais ça s'accumule en de multiples petits « déraillements » qui sont pour moi le plus gros point négatif de la série.
J'ai tellement aimé cette série que j'ai enchaîné les tomes de façon déraisonnablement rapide, et cette critique n'a été rédigée qu'après ma lecture du cinquième tome. Je ne sais pas trop à quel point ça a contribué à brouiller les lignes entre les tomes et à appauvrir ma critique de chacun d'entre eux (au point de les rassembler dans une seule page plutôt que de leur dédier une page chacun).
Même si techniquement ça fait partie du premier tome, j'ai été interpelée par les deuxième et troisièmes paragraphes de la série, dans lesquels Merit dit en substance « non seulement je suis l'un d'entre eux [les vampires], mais je suis parmi les meilleurs ». Je m'attendais à une course à la puissance qui atteigne des niveaux démesurés, ce qui d'expérience est rarement à mon goût. Au moins sur les cinq premiers tomes, ce n'est pas du tout le cas, et elle reste encore sévèrement débutante et facilement débordée par des vampires plus expérimentés.
Some Girls Bite (T. 1)
Le premier tome de cette série est, comme on pourrait s'y attendre, très riche en exposition : on y découvre l'héroïne narratrice, sa transformation en vampire, et les bases du monde des vampires, comme leur répartition en Maisons.
Il y a en plus une intrigue-prétexte autour de meurtres qui semblent commis par un ou des vampires, avec les soucis d'image publique que ça pose pour des créatures surnaturelles récemment révélées.
Mais l'intrigue est légère non seulement pour faire de la place à l'exposition, mais aussi parce que ça n'occupe pas une place si énorme que ça dans la vie de la narratrice. C'est un roman « tranche de vie » où on suit ce qui lui arrive comme ça lui arrive, et du coup l'exposition s'insère naturellement dans l'histoire.
Et j'ai plutôt bien aimé les surprises du dénouement final, donc pour moi la construction est tout à fait acceptable.
Et quelque part, heureusement qu'il y a tellement d'exposition et d'intrigue, parce que la vie sentimentale de Merit dans ce tome n'est pas vraiment à mon goût. De base je ne suis pas vraiment fan des triangles, mais en plus aussi bien Ethan que Morgan m'ont donné une super-mauvaise première impression.
Friday Night Bites (T. 2)
Le deuxième tome de la série continue l'arc lancé dans le premier tome, tout en continuant aussi l'exposition, avec des détails sur les raves et sur les garous, et la vie de Merit.
Globalement, c'est du même acabit que le tome précédent, à quelques détails près détaillés dans la suite.
Il y a dans ce tome plusieurs moments qui m'ont beaucoup gênée, où la réaction de Merit ou d'un autre personnage était tellement décalée que ça a tué ma projection.
Une autre chose qui m'a spécialement marquée dans ce tome, mais qui me semble courir tout au long de la série, est que tous les personnages significatifs sont particulièrement beaux. À se demander s'il y a des gens moches dans Chigago. Je peux comprendre un biais de sélection dans ce sens pour la population de vampires, mais c'est tellement systématique que ça me marque.
Même si la fin d'un triangle ne peut pas être une mauvaise chose, je garde un sentiment très mitigé sur la vie sentimentale de Merit.
Cependant, je suis très fan de la fin, entre la puissance de Celina (pour les raisons évoquées dans l'introduction), le gros combat final, et la transition vers le tome suivant.
Twice Bitten (T. 3)
Le troisième tome de cette série explore la politique des garous, et le rôle privilégié que Merit se retrouve à occuper parmi eux.
J'ai trouvé que ce tome commence à avoir de l'intrigue sérieuse, en ramenant l'exposition à une place que l'on peut attendre de tomes dans une série en cours.
J'ai bien aimé aussi l'impression que l'arc continue par lui-même, sans que les antagonistes soient toujours à jouer les marionnettistes dans l'ombre, comme une boule de neige qui grossit en descendant une pente.
J'aime bien aussi les garous, avec leur monde tellement moins politique que celui des vampires (même si à la longue ça prête moins à faire des histoires). Quoiqu'ils entretiennent peut-être un brin trop de préjugés à mon goût.
J'aurais bien aimé être plus sensible au « pec-tacle », mais bon, on ne peut pas tout avoir…
Comme je me projette dans Merit, j'ai été aussi peu fan qu'elle du choix d'Ethan de renoncer à leur relation, au profit de la politique, mais j'ai beaucoup aimé le fait qu'elle reste ferme sur sa réaction, j'en attendais moins de la part de ce genre de livres.
Hard Bitten (T. 4)
Le quatrième tome de cette série retourne dans la politique entre les vampires et la municipalité de Chicago, et montre que la drogue, c'est Mal™.
J'ai beaucoup aimé la complexité de la situation politique des vampires, avec autant d'abrutis que dans n'importe quelle bureaucratie du Monde Réel.
J'ai aussi aimé le développement de Jonah, et son partenariat avec Merit.
Cela dit, je crois que je continue de préférer les couples partenaires, comme dans Night Huntress, mais j'apprécie la cohérence de l'attitude de Merit vis-à-vis d'Ethan. Encore une fois, je m'attendais à moins de sérieux pour le couple alpha d'une série de ce genre. Ce n'est pas agréable, mais je l'apprécie quand même (non, ce n'est pas contradictoire).
Et je suis étonnée de ne pas trouver plus à dire de ce qui me semble être mon tome préféré parmi les cinq premiers. Je crois que c'est juste que tout ce que j'aime bien dans toute la série y est particulièrement fort, et pas de défaut particulier à relever.
La toute fin de ce tome m'a vraiment surprise, et je reviendrai plus loin sur ce détail.
Drink Deep (T. 5)
Le cinquième tome continue dans l'idée générale du grand public contre les vampires, même lorsqu'ils n'y sont pour rien dans les calamités surnaturelles qui tombent sur Chicago. Et il montre que la démagogie, c'est Mal™.
Il y a une certaine légèreté dans l'intrigue dans ce tome, dans le sens où jusqu'à la toute fin (et un filler pour ne pas divulgâcher par la taille de la zone censurée), Merit se contente d'enchaîner les fausses pistes issues de gros préjugées et de subir la mise sous tutelle de la Maison Cadogan. J'y vois un prétexte pour construire l'univers et avancer vers une résolution de la crise politique face au Greenwich Praesidium, donc ça ne m'a pas dérangée, mais je comprends que d'aucuns pourraient ne pas aimer.
Depuis le déménagement de Merit au début du deuxième tome, j'ai des difficultés à assimiler sa relation avec Mallory, à tel point que je n'arrive pas vraiment à décider si c'est de pire au fil des tomes ou si c'est constant et énorme. Du coup à la fin de ce tome, je me suis demandé s'il y avait un malaise croissant voulu par l'auteure pour arriver à ça, ou si c'est juste moi qui ne m'en sors pas avec sa façon d'écrire cette relation.
Il m'est arrivé une drôle d'histoire de divulgâchis avec la fin de ce tome. La fin du tome précédent m'a vraiment surprise, parce qu'un divulgâchis mineur impliquait Ethan d'ici plusieurs tomes, ce qui est incohérent avec sa disparition. Je me suis retrouver à me divulgâcher de façon majeure pour retrouver la cohérence, en découvrant le retour d'Ethan à la fin de ce tome avant même de l'avoir commencé. Le point positif, c'est que ce n'est qu'un tome de gâché, mais pour le coup ça gâche un bon nombre de moments. Et en fait, j'aime bien la façon dont ça été fait, c'est assez exceptionnel pour ne pas rendre la mort triviale, mais ça reste assez grave pour que j'accepte la « remise à zéro » du passif de la relation entre Merit et lui.
Biting Cold (T. 6)
Le sixième tome enchaîne tout de suite après le précédent, avec Merit qui part à la poursuite de l'antagoniste après son évasion.
Ouais, aussi incroyable que cela puisse paraître, l'action peut se passer en dehors de Chicago. Mais bon, il ne faut pas abuser, et avant le tiers du livre on revient dans la ville des deep dish pizzas et des Cubs.
Ce n'est qu'au cours de ce tome que ça m'est venu à l'idée que l'auteur puisse bien aimer cette ville. Peut-être parce que je m'attache moi-même pas vraiment aux lieux, mais j'avais pris l'ancrage dans Chicago comme étant juste une façon d'ancrer l'histoire dans quelque chose qui ressemble à la réalité familière.
J'ai beaucoup aimé l'intrigue générale dans ce tome, et les différents développements surnaturels. La quantité et la complexité des ennuis politiques, aussi bien vis-à-vis de la municipalité que du Greenwich Praesidium étaient aussi juste à mon goût.
Par contre, le truc qui n'est pas du tout passé, c'est le comportement du romantic interest dans ce tome, qui alterne entre me donner envie de me taper la tête contre un mur, et me donner envie de lui taper la tête contre un mur. Je n'arrive pas à juger du réalisme et de la cohérence de son comportement, donc je ne saurais pas dire si c'est l'écriture qui ne me revient pas ou si c'est seulement le personnage lui-même. Je ne crois pas qu'il y ait eu un passage dans ce tome en rapport avec l'arc romantique qui ne m'ait pas dérangée. Heureusement que ces passages sont relativement courts et peu nombreux, au profit d'intrigues qui me plaisent vraiment, sinon j'aurais mal vécu ce tome.
La fin me donne un peu espoir pour la situation romantique, et j'aimerais vraiment beaucoup que ça continue comme Cat et Bones de Night Huntress, il me semble que la situation est juste à point pour s'y prêter. Et à l'inverse, j'ai peur que rater cette occasion avec un rebondissement qui ne soit pas super-giga-bien écrit, me donnerait l'impression désagréable du destin/auteur qui s'acharne trop contre la relation. Cette même impression qui m'empêche d'apprécier un bon nombre d'histoires d'amour. On verra bien comment ça évolue, mais j'ai peur.
House Rules (T. 7)
Le septième tome enchaîne encore, et les résumés semblent tous mettre en avant l'enquête sur la disparition de deux vampires non-affiliés. J'ai lu des critiques décrire certains des tomes précédents comme étant des fillers, dont l'histoire manque de substance. C'est la première fois que je le ressens moi-même : cet arc avance très lentement avant la toute fin, quand le coupable est soudainement révélé et les derniers détails sont expliqués par le méchant lui-même de façon très caricaturale. Le tout ne m'a pas semblé avoir de conséquence significative, et je pense sérieusement qu'on aurait pu se dispenser de cet arc.
Dans le tome précédent je me plaignais des développements romantiques, et ça ne s'arrange pas vraiment dans ce tome. Enfin, c'est moins pénible que dans le précédent, sinon j'aurais probablement abandonné la série, mais il n'y a quand même dans ce tome pas un seul passage romantique à mon goût.
En particulier, je n'ai pas du tout aimé la façon dont chacun des deux a agi pendant la grosse crise du couple dans ce tome. Je n'arrive toujours pas à déterminer si j'ai un problème avec l'écriture elle-même ou si c'est seulement avec la façon d'être des personnages, mais ça ne me revient pas du tout.
Heureusement, ces deux points négatifs sont plutôt minoritaires dans le livre, et j'ai passé un bon moment en lisant le reste du tome. La vraie intrigue du tome, sur la politique entre le Greenwich Prasidium et la maison Cadogan, m'a beaucoup plu, et les autres arcs secondaires m'ont bien plu aussi.
Certes, ça aurait pu me plaire encore plus avec une résolution politique moins Deus ex machinae-esque, mais c'est au niveau des autres tomes et donc de mes attentes envers cette série. J'aurais aussi bien aimé un tout petit peu plus de développement des suites de l'affaire avec le père de Merit, mais ce sera peut-être pour le prochain tome.
Biting Bad (T. 8)
Le huitième tome brouille un peu ma notion du temps, mais il me semble qu'il se déroule plusieurs mois après le précédent. Il s'inscrit dans la continuité de l'histoire générale, avec des émeutes comme « enquête de la semaine ».
Pour la première fois en lisant cette série, j'ai l'impression de retrouver une formule dans l'enquête de la semaine : l'évènement problématique se produit, l'équipe gère les conséquences et/ou lance l'enquête, trouve une piste, l'évènement problématique se reproduit en plus grave, ça gère/lance, la piste se révèle être une impasse, ça se reproduit encore plus grave, on pleure qu'on n'a plus aucune piste, et quelques temps plus tard un développement presque Deus ex machinaesque donne la réponse, et gros combat final.
Notez que je n'ai rien contre les formules, et à plus forte raison quand elles ne touchent qu'un arc qui n'occupe pas une si grande place dans le livre.
C'est juste qu'habituellement je suis plutôt bon public à ce niveau, dans le sens où je ne cherche pas les formules, je n'éprouve aucune satisfaction à les trouver, et du coup les remarque rarement. Ça m'intéresse tellement peu que je ne me donne même pas la peine de reparcourir les tomes passés pour estimer à quel point ils correspondent à la formule. Ça pose pose juste la question de si je la remarque parce qu'elle est vraiment évidente, si elle commence à me lasser, ou si ce n'est que le hasard.
Autrement, j'ai beaucoup aimé les développements en dehors de l'enquête de la semaine, et même la construction du monde au passage de cet arc était plutôt à mon goût.
Pour une fois que le couple alpha tient de bout en bout, sans grosse chamaillerie ou idiotie, ben ça m'a beaucoup plu. Je me projette mal dans le type de relation qu'ils ont, donc ce n'est pas aussi efficace que Night Huntress, mais j'aime quand même bien.
Wild Things (T. 9)
Le neuvième tome continue l'enchaînement haletant en reprenant juste après le cliffhanger de la fin du tome précédent. On se retrouve avec une nouvelle « enquête de la semaine » indépendante des autres arcs plus long, pendant l'arc de la mairie de Chicago et l'arc du Greenwich Praesidium continuent gentiment.
Dans ma critique du tome précédent, je faisais remarquer l'émergence d'une formule, mais je ne l'ai pas retrouvée ici. Ou du moins pas façon suffisamment claire pour pouvoir anticiper des choses sur l'intrigue, donc je suis contente.
Le couple alpha continue de tenir de bout en bout, et ça continue de me plaire, même s'il commence à y avoir certains aspects de leur relation qui m'irritent de plus en plus. Je n'ai jamais aimé ces aspects, mais je suppose qu'avec le temps ils ressortent de plus en plus.
Bref, j'ai bien aimé ce tome, autant que les précédents, mais sans plus.
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- Publié le 8 août 2016 à 22h11
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