The Disillusionists (1 à 2), de Carolyn Crane

The Disillusionists est une série de livres que j'ai rencontrée en cherchant sur GoodReads de l'inspiration de quoi lire. Comme je l'avais raconté sur mon weblog, j'espérais que le Big Data finisse par réussir à me recommander quelque chose, et cette série est ma première tentative d'en tirer quelque chose. En bref, je ne suis pas plus convaincue que Balise.

En résumé, il s'agit d'un univers fantastique urbain, sans races surnaturelles mais avec des pouvoirs innés (appelés highcaps, mais genre des mutants, quoi) et une forme limitée de magie accessible aux non-mutants, à savoir une technique qui permet aux très névrosés de déplacer leur mal-être vers une victime compatible.

L'histoire suit Justine Jones, une névrosée hypocondriaque non-mutante, qui rejoint un groupe de redresseurs de torts / justiciers menés par un mutant dont le pouvoir est de reconnaître quelle victime potentielle est compatible avec quel nevrosé, et comment utiliser quels névrosés pour cibler un criminel donné.

Mind Games (T. 1)

Comme on peut s'y attendre pour le premier tome d'une série dans un univers original, Mind Games fait beaucoup de construction, en suivant la plongée dans le surnaturel d'une narratrice initialement naïve.

Globalement, j'aime beaucoup cet univers. Le changement par rapport aux autres univers de fantastique urbain est très rafraîchissant, et le système me semble à la fois cohérent et intéressant.

J'ai bien aimé aussi la façon dont l'exposition est faite ; même si c'est classique, au moins ça marche bien, et je ne trouve rien à redire dans l'exécution.

J'aime bien aussi la façon dont l'hypocondrie imprègne la subjectivité de la narratrice. Je n'ai aucune idée d'à quoi ressemble l'hypocondrie dans la vraie vie, et donc aucune idée du degré de réalisme du sentiment décrit dans le livre. Mais sans tirer aucune conclusion jusqu'au monde réel, j'ai beaucoup aimé comment l'auteure transmet les impressions et la distorsion mentale du trouble dans cet univers.

J'ai l'impression que de façon générale, j'aime bien les auteurs qui arrivent à communiquer par show, don't tell les distorsions psychologiques des personnages, et ce livre fait partie des exemples dans lesquels ça marche bien avec ma projection.

La construction de l'intrigue me plaît bien aussi, avec une bonne progression entre l'exposition et le développement de l'arc, des retournements intéressants, et des personnages assez complexe à mon goût par rapport à leurs développement respectifs.

Enfin j'ai aussi bien aimé le fait que l'histoire reste à un niveau de pouvoir assez bas, malgré la présence de mutants avec des pouvoirs colossaux. Si les gros pouvoirs et les gens qui les manipulent ont leur place, ça reste une histoire de gens de niveau normal, avec des problématiques de niveau normal.

Malgré tout ces points positifs, j'ai une impression globale plutôt mitigée sur ce tome, et si je n'avais pas eu peur de me divulgâcher l'histoire en épluchant les commentaires sur GoodReads j'aurais vu que je ne suis pas la seule.

La personnalité de la narratrice ne me revient pas trop, et si je peux adhérer à la description de son hypocondrie, je n'arrive pas à me projeter dans le reste de sa personnalité, du coup j'ai ne suis pas rentrée souvent dans l'histoire.

Les gens sur GoodReads sont beaucoup plus sévères que moi sur la protagoniste, peut-être que j'ai trop fait de parties de jeux de rôles avec un paladin « loyal con » pour avoir une vision réaliste des différentes échelles de valeurs et des différentes personnalités. Juste que ce personnage principal là, ce n'est pas mon trip.

Et du coup, pendant les passages où je n'étais pas dans l'histoire, ben j'avais beaucoup de mal à accrocher, à engager dans le livre. Je crois que c'était la première fois sur cette ligne que je refermais un livre plus de cinq minutes avant mon arrêt, au lieu de m'arrêter comme d'habitude à cause de l'arrêt ou de la fatigue.

Et puis c'est encore une histoire avec un triangle amoureux, et je suis toujours aussi peu fan de ce trope. Je me demande vraiment si c'est moi qui suis réfractaire à ce type de romance, ou si c'est juste que je n'en ai pas encore rencontré qui soit assez bien pour moi.

Cela dit, même si cette série n'est pas tout à fait à mon goût, je crois que je serais quand même moins méchante envers ce tome que beaucoup de commentateurs GoodReads. J'ai aimé mais sans plus, et du coup c'est nettement moins bien que la plupart de ce que j'ai lu ces dernières années, mais c'était quand même un bon passe-temps pour mon goût.

D'un autre coté, en restant avec mon échelle étendue à six étoiles juste pour Crossover, je lui mettrais entre trois et quatre étoiles, scores que GoodReads définit comme « J'ai aimé » et « J'ai beaucoup aimé », ce qui est du coup à peu près la moyenne de Mind Games dans GoodReads.

Double Cross (T. 2)

Ce deuxième tome continue dans la même direction que le précédent, en continuant l'histoire de Justine Jones, quelques mois après la fin du tome précédent, sans qu'il ne se passe grand-chose d'important entre.

Comme il continue dans le même univers, il y a sans surprise beaucoup moins de construction du monde. Il y en a quand même, et je ne suis pas certaine que ce soit toujours une bonne chose. Parmi les nouveautés, il y a des choses qui auraient dû logiquement apparaître dans le tome précédent (par exemple la répartition géographique des highcaps), et ça donne une désagréable sensation de « bug dans la Matrice ».

D'autre part, aussi bien l'intrigue que la construction du monde sont très portés sur les highcaps. Ils passent d'épiphénomène à des éléments centraux de tout. Ce n'est pas vraiment à mon goût non plus, on y a perdu le bas niveau de pouvoir que j'appréciais dans le tome précédent. J'ai presque l'impression qu'on est passé du fantastique urbain à l'histoire de super héros.

En dehors de ça, je retrouve les points positifs qui m'ont plu dans le tome précédent : la description de l'hypocondrie, la description subjective des éléments psychologique, la complexité et la construction de l'intrigue, la personnalité de quelques personnages secondaires, etc.

Les éléments négatifs qui m'ont déplu dans le premier tome sont encore là, et encore plus forts. La personnalité de la narratrice (en dehors de l'hypocondrie) ne me revient toujours pas, je ne suis pas du tout en phase avec sa gestion des situations amoureuses, mon horreur des triangles ne s'arrange pas, les descriptions de fringues me passent largement au-dessus.

Reste à évoquer le gros retournement à la toute fin, que je ne vais pas divulgâcher, le dirai seulement que je n'arrive pas à le classer en positif ou en négatif. C'est désagréable pour la projection, mais c'est assez bien fait pour ne pas la rompre. Comme l'hypocondrie, je suis partagée entre le fait que c'est ce que je cherche dans la lecture et le fait que ce n'est quand même pas super à vivre, fût-ce par procuration.

Résultat, je trouve que ce tome est encore à peu près à mon goût, mais clairement pas autant que le tome précédent. Si c'était une série plus longue, je me poserais sérieusement la question de laisser tomber à ce stade-là. Comme ce n'est qu'une trilogie, je vais encore m'infliger le dernier tome, pour voir si ça s'arrange, ou au moins résoudre le cliffhanger de la fin du présent tome.

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