Samsung Galaxy XCover Pro

Ça fait depuis déjà plus d'un an que j'ai annoncé la retraite de mon ordiphone principal, et à l'époque je me demandais quel morceau d'électronique allait lui succéder. Il n'a pas fallu longtemps pour que je me décide pour le Galaxy XCover Pro, et voici mes impressions après un peu plus d'un an d'utilisation.

Mes trois derniers ordiphones Évolution de mes ordiphones : Samsung Galaxy S4, Kyocera Torque KC-S701, Samsung XCover Pro

Résumé des épisodes précédents

Pour rappel, en mai 2015 j'ai acheté un ordiphone Kyocera Torque KC-S701 pour environ 400 €, avec des entrailles comparables aux ordiphones contemporains à 200 €, ce qui fait payer environ 200 € son caractère antichoc et étanche.

Un peu plus de cinq ans plus tard, je l'ai mis à la retraite, après avoir conclu que payer la robustesse à ce prix me convient, mais que j'aimerais bien une longévité logicielle comparable à la longévité matérielle.

J'ai donc investi dans un Galaxy XCover Pro à environ 500 €, qui a des entrailles comparables à celles du Galaxy A51 à environ 300 €, ce qui fait le durcissement et la remplaçabilité de la batterie pour 200 €. Le compromis matériel est donc comparable à celui qui m'a plu dans son prédécesseur, mais Samsung est réputé fournir des mises à jour régulières des logiciels embarqués, contrairement aux autres fabricants principaux d'ordiphones robustes (j'ai relevé Caterpillar, Crosscall, Blackview, et Unihertz).

Cette robustesse physique est importante pour l'utilisation principale de cet appareil ; pour rappel, voici les utilisations retenues, par ordre décroissant d'importance à mes yeux :

  1. communications vocales ou SMS avec des secours ou des proches en cas d'urgence vitale,
  2. communications vocales, SMS, WhatsApp, et Signal, avec des proches en situation normale,
  3. retrouver mon chemin sur une carte,
  4. accéder à des sites web ou à un serveur SSH en urgence,
  5. recevoir des notifications par pushover ou équivalent,
  6. faire des photos aide-mémoire (David Madore développe l'idée mieux que moi),
  7. servir de deuxième facteur d'authentification,
  8. faire fonctionner les appli'-à-la-con nécessaires pour le fonctionnement de certains jouets (gants chauffants, boroscope, etc),
  9. passer le temps sur des jeux idiots ou en écoutant de la musique.

Je me sens un peu nunuche à chaque fois que je dresse ce genre de liste, mais je me force parce que je sais que moi-du-futur sera très contente de pouvoir les retrouver et les comparer au fil du temps, comme ça m'est déjà arrivé plusieurs fois par le passé.

Impressions

La taille, ça compte

Ma première impression a confirmé ce que je craignais en lisant les spécifications : cet appareil est énorme. Je ne suis pas encore complètement à l'aise avec le mot « téléphone » pour le désigner, je pense plus souvent à « tablette ». Je ne sais pas trop ce qui est arrivé au mot « phablet », qui serait peut-être le plus adapté ; je soupçonne qu'il a été volontairement purgé pour couvrir la disparition des ordiphones de taille raisonnable.

Plusieurs personnes m'ont assuré que je me ferais rapidement à cette augmentation, et je dois reconnaître que c'est vrai pour la taille d'écran lors de son utilisation. En revanche, l'encombrement physique de l'objet est un fardeau du quotidien auquel je ne me fais pas plus qu'à des chaussures trop petites.

J'ai aussi trouvé une gêne dans l'utilisation de l'appareil à une main, et je n'avais pas conscience que j'utilisais mon pouce si souvent, je pensais que j'utilisais mes index dans une majorité plus écrasante.

Je pense de plus en plus que ce qui me conviendrait le mieux serait une séparation entre un appareil de communication miniature et un terminal plus confortable mais plus encombrant. Le premier pourrait ressembler à un pager, il assurerait l'accès internet cellulaire, relaierait des notifications en affichant des messages courts, et pourrait envoyer des messages prédéfinis à des contacts ou à des services de secours, et idéalement pourrait prendre des photos ; le second pourrait être remplacé par un vrai PC quand les conditions s'y prêtent, et serait moralement un ultra-portable le reste du temps.

OK, je peux toujours rêver, en attendant, dans la Vraie Vie, le Jelly 2 me fait toujours de l'œil, mais je sens que ça va encore être un Android coulé dans le béton qui accumule les trous de sécurité…

Les promesses tenues

Pour commencer, le critère déterminant qui m'a fait pencher vers Samsung était les mises à jour logicielles, et j'ai été servie (au moins en apparence, je n'ai pas fouillé les détails de chaque mise à jour). Je regrette un peu de ne pas avoir tenu de journal de quand il m'a demandé un redémarrage avec installation de mises à jour, mais j'ai l'impression d'en avoir vécu une demi-douzaine. Ça ferait une mise à jour générale tous les deux mois, c'est moins fréquent qu'à mon goût sur les PC, mais c'est beaucoup plus que ce à quoi je m'attends sur toute la vie des systèmes concurrents.

Le pendant, c'est que par rapport aux concurrents spécialisés dans les ordiphones robustes, la robustesse est moins flagrante, et je suis un peu moins en confiance, au point de lui adjoindre une coque Spigen et un protecteur d'écran.

J'ai aussi arrêté les chutes volontaires pour impressionner la galerie, mais vu l'usure prématurée des capteurs de mon Kyocera, je pense que même avec un catphone j'aurais arrêté.

Cela dit, je me souviens de trois chutes involontaires assez violentes pour m'inquiéter pendant une fraction de seconde. Ça qui me semble plutôt beaucoup pour une seule année, mais peut-être que l'arrêt des chutes volontaires m'a rendue plus sensible, je pense qu'une des trois aurait été un business as usual pour mon Kyocera.

Malgré ça, l'ordiphone et tous ses capteurs fonctionnent encore parfaitement, et il n'y a même pas de marque sur sa coque.

Il y a une nouvelle épreuve, que cet ordiphone a subi beaucoup plus intensément que son prédécesseur : la navigation sur ma moto. Je n'ai aucune idée du niveau de vibration qu'un ordiphone peut naturellement encaisser, et je ne sais pas trop ce qu'il est possible de faire pour l'améliorer, donc ce n'est peut-être pas une épreuve. J'imagine que ce sont quand même des conditions assez violentes, auxquelles la météo vient se rajouter.

Cet ordiphone trône sur un support RAM pratiquement à chaque fois que je sors la moto, et il semble le vivre très bien.

Au niveau de la résistance à l'eau, je n'ai été qu'à peine plus modérée : j'ai abandonné l'ordiphone dans le bain, mais je m'en sers encore sous la pluie, et je le nettoie sous le robinet quand le besoin se fait sentir.

Photo de la projection marron

Il y a une fois où le besoin s'est particulièrement fait sentir, après un trajet en moto au cours duquel une matière marron a été projetée sur l'appareil. J'essaye très fort de croire que c'est juste de la boue qui vient d'un engin de chantier, et non pas une excrétion aviaire. Bref, juste après cette photo, il a subi le nettoyage le plus approfondi que j'ai jamais donné à un appareil électronique.

Contrairement à son prédécesseur, qui assurait l'étanchéité en scellant les ports, les ports USB et jack sont toujours exposés, et l'étanchéité se fait à l'intérieur. Je ne sais pas du tout si c'est plus durable, mais ça a le mérite d'être fixe et de ne pas subir d'usure mécanique.

Une conséquence est qu'il peut détecter à tort la présence de liquide dans le port USB, et y couper l'électricité. J'ai un câble comme ça, l'enrouleur qu'on peut voir en photo dans mon EDC millésime 2019, et qui est donc complètement inutilisable avec cet ordiphone, aussi bien pour la charge que pour le transfert de données. C'est dommage parce que j'aimais beaucoup ce format avec enrouleur, et je n'ai pas trouvé de remplaçant.

Tant qu'on est dans le liquide, je suis encore marquée par cette journée de neige en mars 2013 où deux flocons fondus rendaient inutilisable l'écran tactile de l'ordiphone que j'avais à l'époque. Je me demande s'il y a eu un progrès généralisé, mais à l'époque mon Kyocera était un des premiers qui promettait d'être utilisable mouillé ou avec des gants. Ce Samsung fonctionne très bien lorsqu'il est mouillé, et il y a une option dans les paramètres pour augmenter la sensibilité au point d'être compatible avec les gants, mais je ne l'ai pas essayée.

Les bonnes surprises

Ce n'était pas dans le cahier des charges, mais la grande taille de cet ordiphone combinée avec sa robustesse en font un très bon GPS de moto, en concurrence directe avec un Zūmo.

Je l'utilise avec OsmAnd pour capturer des traces GPS, pour avoir une carte sous les yeux qui comme une idée approximative d'où je suis et de la limite de vitesse courante, et pour la navigation quand je préfère ignorer les fluctuations du trafic pour économiser la connexion cellulaire et la batterie. Je l'utilise avec Waze quand je veux faire au plus court, quitte a y laisser ma vie privée, mon forfait, et ma batterie.

Et toujours au niveau de la taille, je reconnais avoir été agréablement surprise par le gain de confort visuel. Ça reste en deçà du confort de ma vraie tablette, mais cette dernière ne rentre pas dans une poche arrière de jean's. Ce confort visuel est un peu mitigé par l'inconfort d'utilisation de l'écran tactile avec le pouce, mais comme j'utilise plus volontiers mes index ce n'est pas si grave.

Le lecteur d'empreintes est aussi une bonne surprise. J'ai découvert la fonctionnalité avec beaucoup de suspicion, comme pour tout ce qui est biométrique ; maintenant que j'ai essayé, je ne peux pas nier le côté pratique du déverrouillage quasi automatique, et la possibilité de donner un accès à un tiers (ma moitié) sans révéler le mot de passe maître.

D'un autre côté, je n'ai pas pu mesurer sa vulnérabilité : combien de doigts seraient reconnus à tort comme les miens, quel niveau de sophistication faut-il pour construire un objet qui déverrouille l'appareil à partir d'un objet que j'ai touché, etc. Pour l'instant je préfère ne pas y penser, mais ces considérations vont finir par me rattraper, et je n'aurais à mettre en face que la vulnérabilité de taper visiblement le mot de passe maître un peu partout. Et il faudra aussi regarder comment le Smark Lock modifie cette équation.

J'imagine que ce n'est pas spécifique à ce modèle en particulier, et je ne sais pas si c'est une samsungerie ou une androiderie, mais j'ai découvert et adoré la « rotation manuelle » (avoir la rotation de l'écran est qui est désactivée, mais quand on tourne l'appareil un bouton apparaît brièvement pour valider ponctuellement cette rotation).

C'est particulièrement pratique lorsqu'il sert de GPS moto, parce que de temps en temps la moto penche au point de lui faire croire qu'il a changé d'orientation, et la fixation est beaucoup plus pratique dans un sens paysage, alors que mon utilisation habituelle est en mode portrait.

Verdict

Je crois que l'indice le plus clair de mon opinion est que dans la partie ci-dessus il y a ce à quoi je m'attendais et du positif, mais pas de mauvaise surprise.

En changeant d'ordiphone, je m'attendais à une impression similaire à mon changement de montre intelligente, une pierre de plus dans le mur qui me sépare de l'expérience « grand public » de la technologie. Je m'attendais à devoir prendre sur moi un peu plus pour faire semblant de l'aimer, quoi.

Alors d'accord, ce n'est pas l'amour fou, ce n'est pas un jouet que j'ai immédiatement adopté et adoré (comme mon clavier, ma montre précédente, ou ma pince suisse), mais globalement c'est plutôt positif quand même.

Il n'y a vraiment que son encombrement qui me déplaise. Avec une taille correspondant à un écran de 4" ou de 4.5", tout le reste égal par ailleurs, il saurait au maximum de mon goût pour un ordiphone Android. Et même ça, je ne sais pas si ce serait suffisant pour m'enthousiasmer, vu mes problèmes avec la catégorie toute entière.

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  • Publié le 31 août 2021 à 9h33
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